Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, démis mardi de ses fonctions, ignorait les raisons de son limogeage, a indiqué le sous-secrétaire d'Etat, Steve Goldstein. «Le secrétaire d'Etat avait l'intention de rester en raison des progrès cruciaux réalisés en matière de sécurité nationale», a déclaré Goldstein, indiquant que Tillerson allait «manquer à ses collègues du Département d'Etat et aux ministres des Affaires étrangères avec lesquels il a travaillé à travers le monde». Steve Godstein a ajouté que Tillerson n'a pas eu l'occasion de parler avec le président Trump et ignorait jusqu'ici les raisons de son limogeage. «Le secrétaire n'a pas parlé au président et ignore la raison» de son renvoi, a-t-il dit. «Il est reconnaissant de l'opportunité de servir et estime que la fonction publique est une noble vocation tout en souhaitant bonne chance au secrétaire d'Etat Pompeo», a enchainé Goldstein. Citant deux responsables proches du président Trump qui se sont exprimées sous couvert de l'anonymat, Associated Press a affirmé que Tillerson a été renvoyé par Trump vendredi, alors qu'il était en tournée en Afrique. Tillerson qui a écourté son périple africain d'une journée, évoquant aux journalistes qui l'accompagnaient des problèmes de santé, est rentré mardi à Wahington, sans être au courant de son limogeage, selon les mêmes sources. Le renvoi de Tillerson a été discuté, pendant longtemps, à plusieurs niveaux, affirme un haut responsable de la Maison Blanche qui a requis également l'anonymat. Mais il semble que la rencontre annoncée entre le président Trump et son homologue nord-coréen, Kim Jong-Un, aurait précipiter son départ. Trump souhaite mettre en place une nouvelle équipe en prévision de cette rencontre et des prochaines discussions commerciales multilatérales que les Etats-Unis envisagent de mener avec leurs différents partenaires de part le monde, selon les mêmes sources. En limogeant Tillerson, connu pour ses relations avec la Russie, Trump a «supprimé un contact concret» avec le président Vladimir Poutine, commente la presse américaine dans ses premières réactions à la décision de Trump. L'annonce intervient également au lendemain du verdict de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, qui a affirmé lundi n'avoir trouvé aucune preuve de collusion dans l'affaire du piratage russe. Les divergences entre Tillerson et le président Trump se sont accentuées et approfondies ces derniers mois.