Représentant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA) abrité par la capitale rwandaise, Kigali, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a signé hier, l'accord établissant la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et le protocole instituant la Communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes. Cet accord signé également par une quarantaine de chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA, a coïncidé avec le sommet extraordinaire dont les travaux sont présidés par le chef d'Etat rwandais, Paul Kagamé, président en exercice de l'Union africaine. A cette occasion, Ahmed Ouyahia a notamment rappelé l'engagement de l'Algérie et son rôle de pionnier et de bâtisseur actif de l'unité et de l'intégration du continent africain. Dans ce sens, dira le Premier ministre dans une allocution prononcée en séance à huis-clos lors de ce sommet extraordinaire qui a été consacré au lancement officiel de la Zone de libre échange continentale (ZLEC) : «'Algérie a toujours été présente, militante et engagée dans toutes les entreprises destinées à construire l'unité africaine. De l'historique conférence panafricaine de Casablanca, aux assises constitutives de l'Union africaine à Durban, l'Algérie a été un pionnier et un bâtisseur actif de l'unité et de l'intégration de notre continent» Une foi dans le destin commun des peuples africains à laquelle l'Algérie croit, renchérira le Premier ministre, et lui permet d'aborder la ZLEC qui aura, sans doute, plusieurs retombées positives. Cette nouvelle réalisation, soulignera Ouyahia, «consolidera, à travers le continent, l'efficacité du développement, pierre angulaire de la paix et de sécurité, et confortera aussi la place et le poids de l'Afrique dans les négociations sur le commerce international, un domaine dont les règles ne tiennent pas toujours compte des intérêts et des droits des Africains.» Dans ce contexte, faut-il souligner l'importance de cette Zone de libre échange qui constitue l'un des projets phares de l'Agenda 2063 de l'UA, qui avait tracé une nouvelle vision de développement du continent sur les cinq prochaines décennies en s'appuyant sur une croissance inclusive et un développement durable. Aussi, la ZLEC ainsi que les protocoles relatifs à la libre circulation des personnes et au marché unique du transport aérien en Afrique, constitueront-ils également, selon le représentant de la diplomatie algérienne «des avancées marquantes vers la consécration de la Communauté économique africaine, décidée à Abuja en 1991». Par ailleurs, et tout en évoquant quelques contraintes à l'instar de la chute des prix du pétrole qui a impacté sur la balance des paiements extérieurs de l'Algérie, impliquant à l'occasion un important déficit récurent depuis trois années, Ouyahia rappellera « les mesures transitoires de sauvegarde, à portée universelle, mises en place par l'Algérie et visant à réduire le déficit de sa balance commerciale et de sa balance des paiements extérieurs, poursuivre son développement économique et social et à préserver son indépendance financière». Enfin, après avoir évoqué l'émergence du terrorisme, du crime transnational et de la migration clandestine qui «constituent autant d'entraves à la libre circulation des personnes», le Premier ministre a notamment soutenu que les «contraintes régionales et nationales évoquées n'atténuent en rien l'enthousiasme de mon pays à être un signataire original des documents relatifs à la Zone de libre échange continentale et à la libération de l'accès au marché de transport aérien en Afrique».