Intervenant hier, lors de l'ouverture du 1er Congrès international sur les énergies renouvelables, la sécurité énergétique et alimentaire, organisé du 1er au 3 avril prochain, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a affirmé que l'Algérie recèle d'importantes potentialités pour relever le défis de la sécurité dans les domaines énergétique, alimentaire et hydrique, affirmant, à cet effet, que cette dernière dispose de ressources conventionnelles d'hydrocarbures d'un niveau appréciable dont une partie seulement a été traduite en réserves prouvées récupérables. Par ailleurs, il a soutenu que le triple défi de la sécurité dans les domaines de l'énergie, de l'eau et de l'alimentation doit être relevé en accordant aussi la priorité à la formation des ressources humaines pour disposer des compétences et d'expertise dans ces filières. Selon M. Guitouni, toutes ces ressources vont contribuer à la sécurité énergétique et leurs mobilisations contribueront à la diversification du mix-énergétique avec des effets positifs en matière de protection de l'environnement. Ce qui permettra la réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre, précisant, par ailleurs, que le secteur de l'énergie s'attèle à l'élargissement de la base des réserves de pétrole et de gaz à travers l'intensification des efforts d'exploration du domaine minier national qui demeure encore sous-exploité : «Il nous revient, et le secteur s'y attèle, d'élargir cette base de réserves de pétrole et de gaz à travers l'intensification des efforts d'exploration du domaine minier national qui demeure encore sous-exploité», a-t-il indiqué dans ce sens. Outre cela, M. Guitouni a affirmé que la sécurité énergétique ne pourrait pas seulement compter sur le volet offre mais également sur la demande, indiquant, dans ce contexte que le volet offre ne pourra pas, à lui seul, assurer la sécurité énergétique si la question de la demande n'est pas traitée et que le libre cours est laissé à la consommation de s'emballer dans la durée, expliquera t-il, encore, soutenant, d'autre part qu'il faut bien évaluer les ressources non conventionnelles d'hydrocarbures du pays afin de pouvoir définir les conditions optimales pour leur exploitation à long terme, aussi bien techniques, économiques qu'en terme de protection de l'environnement, fera t-il encore remarquer. Dans la même optique, le premier responsable du secteur de l'Energie en Algérie, M. Guitouni a ajouté qu'une autre dimension de la sécurité énergétique relève d'une assurance à la mise à disposition du produit et d'un service de qualité pour les ménages et les activités économiques. Et de poursuivre : « Cet approvisionnement régulier doit être assuré en tout point du pays avec les qualités requises pour les besoins des consommateurs», a-t-il tenu à préciser encore une fois. Et afin de relever ce défi, M. Guitouni a souligné, la nécessité de poursuivre le développement des infrastructures de transformation, de stockage, de transport et de distribution, qui requiert d'importants investissements pour leur extension et leur consolidation pour l'immédiat et pour répondre aux besoins présents et futurs. S'agissant du défi de la sécurité alimentaire, le ministre a fait observé, au cours de ce congrès que la balance commerciale alimentaire de l'Algérie fait ressortir que le pays est largement déficitaire et dépendant des importations pour sa nourriture, notamment pour les produits de base tels les céréales et le lait. Tout en déplorant que : «Ces importations occupent une bonne partie des revenues d'exportation du pays et pourtant l'Algérie dispose d'un potentiel réel d'amélioration de sa production agricole, de rationalisation de son système de chaîne alimentaire et de maîtrise de sa consommation, notamment grâce au recours à la recherche et l'innovation», a-t-il estimé. Concernant le défi relatif à l'eau, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a fait savoir que la demande en eau potable a considérablement augmenté, ces dernières années, ajoutant ainsi qu'à cela s'ajoutent les besoins des activités industrielles pouvant constituer de sérieuses contraintes pour le développement faute de disponibilité, notamment les industries grosses consommatrices d'eau. Saisissant, cette occasion, M. Guitouni a rappelé que dès l'année 2000, un vaste programme pour la réalisation de 13 stations de dessalement d'eau de mer pour satisfaire les besoins des populations a été lancé pour une capacité de 2,5 millions de m3/jour, précisant, dans le contexte que 11 projets de dessalement d'eau de mer sont aujourd'hui en service qui contribuent à la satisfaction de 20% des besoins de la population et de l'agriculture.