A chaque événement ayant des liens avec la presse ou la liberté d'expression, nos pensées s'envolent vers nos collègues, consœurs, confrères et à l'ensemble de la corporation assassinés par les criminels islamistes durant la décennie noire. Durant ces années, ils étaient plus d'une centaine qui avaient refusé d'abdiquer face aux menaces des forces du mal qui avaient pour objectif de renverser la République pour y instaurer leur désastreuse «douala islamiya». En réponse à la plume et aux paroles des journalistes, les extrémistes islamistes ont utilisé les armes de poing, la Kalachnikov et le couteau. La liste des victimes et longue, elle dépasse les 103 journalistes assassinés dont trois étrangers : Olivier Quemener, Yves Menari et l'Australien Scott Alla. Notre confrère Tahar Djaout a été le premier a montrer la voix aux autres martyrs en disant : « Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs.» Bravant la peur, nos journalistes n'ont jamais abdiqué aux menaces des criminels, luttant contre l'intégrisme, le terrorisme et ont réussi à défendre haut et fort la liberté d'expression. Par leur courage, leurs plumes, leurs voix, leur nationalisme et leur patriotisme, ils ont réussi à vaincre les hordes sauvages, aveuglés par l'ignorance et par l'obscurantisme. Nos martyrs ont donné leur vie pour défendre la liberté d'expression et sauver la République. N'importe quelle presse au monde n'aurait jamais survécu à la barbarie des ennemis de la démocratie et de modernité. C'est par leur intelligence, leur savoir et leur courage que les défenseurs de liberté d'expression ont combattu l'obscurantisme des intégristes. Face à la haine, au couteau et à la Kalachnikov des groupes armés, nos valeureux journalistes se sont défendus avec leurs plumes. Les intimidations, les menaces et les assassinats ne les ont jamais fait plier. «Il n'est pas question de se taire alors que l'Algérie est en danger», ont-ils clamé. «C'est une grande lâcheté de rester neutre alors que les artistes, médecins, enseignants, sportifs et des simples citoyens se font égorger par les hordes sauvages», ont-ils ajouté. Les hommes et les femmes de la presse écrite et de l'audiovisuel ont tous juré de parler et de mourir en héros pour permettre à l'Algérie de rester debout. La réplique des criminels a été des plus barbares. Les groupes armés n'ont pas fait de différence entre un journaliste, un correspondant que ce soit de sexe masculin ou féminin, d'un francophone ou d'un arabophone. Les sanguinaires avaient pour objectif d'anéantir les «témoins» pour camoufler leurs méfaits et dissimuler les massacres et les carnages dont le peuple faisait l'objet. Le mot d'ordre a été donné aux groupes terroristes de faire taire les radios, de noircir les écrans et d'immobiliser les plumes. C'est une véritable chasse à l'homme. Appliquant les directives de leurs émirs, les groupes terroristes ont multiplié les enlèvements, les assassinats individuels et collectifs dans les milieux des journalistes. Ni le premier assassinat, ni la 100e victime et ni les attentats à l'explosif n'ont fait abdiquer les courageux journalistes. Bien au contraire, cette barbarie a donné du courage à la famille de la presse qui a élevé la voix pour dire haut et fort : non à l'intégrisme. Non à un état théocratique. Vive l'Algérie libre et démocratique. C'est grâce à ces journalistes et aux sacrifices des milliers d'hommes et femmes intègres que l'Algérie est restée debout alors qu'elle était déjà donnée pour morte et enterrée par nos «frères» et nos ennemis. Grâce à leur bravoure, les journalistes algériens ont réussi à mobiliser l'opinion publique, l'incitant à se mettre derrière les vaillantes forces de sécurité pour défendre l'Algérie républicaine. Le peuple algérien reconnaît aux martyrs de la plume leurs sacrifices pour sauver la République, la liberté d'expression et surtout l'Algérie. Reposez en paix, vous avez écrit vos noms en lettres d'or, le peuple algérien ne vous oubliera jamais.