Cette présente contribution est la synthèse de mon intervention le 1er avril 2018 lors du 1er congrès sur la sécurité énergétique, alimentaire et de l'eau sous le haut patronage de son Excellence Mr le Président de la République organisé par le Centre international des conférences d'Alger, concernant les axes stratégiques engageant la sécurité nationale, principaux auxquels sera confrontée l'Algérie entre 2018/2030. Il s'agit ni de verser dans la sinistrose, ni dans l'autosatisfaction mais simplement de réaliser une analyse objective en privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie face à un bouleversement géostratégique sans précédent. Tout ce qui a été réalisé depuis l'indépendance politique à fin 2017 n'est pas négatif : beaucoup de réalisations mais également des insuffisances qu'il s'agit de corriger. -Septièmement, une nouvelle politique de l'emploi renvoyant à une nouvelle politique de formation adaptée aux nouvelles technologies et des salaires, ne créant pas d'emplois par des discours ou des actes administratifs, étant l'œuvre d'entreprises supposant la levée des contraintes d'environnement dont la responsabilité est celle de l'Etat. Cette nouvelle politique doit être caractérisée non pas par des distributions de revenus sans contreparties productives mais devant accroître la flexibilité du marché du travail par une formation permanente, tout en garantissant la justice sociale, car la plus grande dévalorisation pour une être humain est d'être chômeur ou assisté. Cela doit toucher également l'administration et les services collectifs. Il y a lieu d'éviter les classifications dépassées emplois productifs, non productifs, et de définir une nouvelle nomenclature qui s'adapte à l'éclosion des producteurs de symboles avec les nouvelles technologies-attention à la cyber criminalité, étant à l'aube de la quatrième révolution économique mondiale, qui révolutionneront à la fois les organisations administratives des entreprises et nos comportements. Il s'agira de muter progressivement les services collectifs, qui deviennent de plus en plus créateur de valeur ajoutée (éducation, santé, télécommunication, transport, infrastructure) en introduisant les paramètres marchands pour tester de leur efficacité, tout en encourageant la mixité pour améliorer les prestations fournies aux consommateurs. C'est la caractéristique des économies en cette ère du XXIe siècle. -Huitièmement, coordonnée avec les actions précédentes, soutenir le développement par une administration centrale et locale rénovée, (e-administration) par leur informatisation travaillent en réseaux, supposant une stratégie et des institutions collant aux réalités locales et mondiales, améliorer le fonctionnement des marchés et des initiatives par une politique incitative d'encadrement macro-économique et macro-social favorisant les espaces de libertés, sociaux, politiques et économiques passant par une nouvelle régulation du fonctionnement des marchés et des initiatives rentrant dans le cadre du nouvel espace Monde. La réforme du système financier dont les banques, la dynamisation de la bourse des valeurs, évitant ce paradoxe d'une bourse étatique qui n'existe nulle part de par le monde et la dé-bureaucratisation de la douane, fiscalité sont le cœur des réformes. -Neuvièmement, Il s'agit d'éviter les actions sectorielles désordonnées, en privilégiant la concertation sociale., réduire les inégalités sociales, justice sociale ne signifiant pas égalitarisme, vision populiste suicidaire, source de démotivation. Cela implique la mise en place d'une nouvelle politique de la sécurité sociale si l'on veut éviter l'implosion, en cas de chute brutale des recettes des hydrocarbures, des actuelles caisses de retraite, ce qui demande de l'imagination avec la baisse de salarisation et des baisses de cotisations. Les recettes des hydrocarbures bien qu'en baisse, devraient aider à cette phase d'ajustement structurel. Il s'agit de combiner la méthode de l'indexation et la méthode d'incitation parallèlement à l'incitation par capitalisation en intégrant la sphère informelle, produit de la bureaucratie et du trop d'Etat, par des mesures socio-économiques loin de toute action coercitive. Facteur stratégique d'équité sociale, revoir le système fiscal par la combinaison de l'équité verticale (augmenter le taux d'imposition en fonction de l'accroissement du revenu) et l'équité horizontale (impôt égal revenu égal) mais en n'oubliant jamais que l'impôt peut tuer l'impôt. -Dixièmement, le dialogue productif permanent, loin de toute action autoritaire, éviter les discours contradictoires des responsables supposant une nouvelle organisation gouvernementale, articulée autours d'objectifs prévis et cohérents, et une moralisation profonde de la vie politique, économique et sociale, des discours de vérité, la communication sont des principes fondamentaux de la bonne gouvernance en ce XXIème siècle. L'objectif stratégique durant cette période de transition, est de mettre en œuvre une politique s'orientant vers un véritable processus démocratique, se fondant sur une société plurielle plus participative permettant la responsabilisation pleine et entière de l'ensemble de la société civile signe évident de la vitalité de toute société, conciliant la modernité et la préservation de notre authenticité, la léthargie, l'activisme et le populisme conduisant au statut quo, étant le signe de l'immobilisme, suicidaire sont intolérables. L'ensemble des actions proposées doivent intégrer le facteur culturel tenant compte du poids de l'histoire ancestrale de l'Algérie, souvent oublié par les économistes étant déterminant pour le développement, multidimensionnel. En conclusion, sous réserve des conditions énoncées précédemment, l'Algérie est un pays à fortes potentialités pouvant sortir du statut quo sous réserve d'une réorientation urgente de sa politique socio-économique fondée sur la bonne gouvernance , existant un lien dialectique sécurité développement étant un facteur de stabilité de la région méditerranéenne et africaine (voir interviews Abderrahmane Mebtoul quotidien American Herald Tribune 26/12/2016 et le quotidien français Tribune.fr 20/05/2017). Une société n'est jamais inerte. Elle est toujours en mouvement portée par des forces sociales, économiques et politiques. Les politiques doivent éviter, sous la pression des évènements des solutions hâtives à des problèmes mal posés. Les économistes et les politiques doivent reconnaitre leurs limites ayant besoin de connaitre les mouvements historiques, anthropologique et sociologique des forces sociales, donc de connaitre la société avant d'élaborer une politique économique qui n'a aucun sens sans cette analyse. Quitte à me répéter, un minimum de consensus économique et social s'impose afin de faire face aux tensions géostratégiques et budgétaires, pour stabiliser le corps social entre 2018/2020. C'est l'unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l'on veut éviter la déstabilisation, ce qu'aucun patriote ne souhaite. (Suite et fin) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international