Inadmissible ce qui s'est passé vendredi dernier au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine. Un match de coupe, entre deux grandes équipes, JSK-MCA, censé être un rendez-vous festif, une belle occasion de fêter le football, mais non. Les supporters du Mouloudia ont vécu l'enfer. Un véritable traquenard leur a été tendu par des énergumènes venus d'une autre planète. S'il est vrai que pour certains supporters des Vert et Rouge, ce ne sont pas des saints, il n'en demeure pas moins qu'ils ont été contraints de se défendre comme ils le pouvaient face à l'incapacité des agents de l'ordre de remettre justement de... l'ordre. Pris entre deux feux, coincés dans une tribune où il était difficile de se barricader, les supporters algérois ont été la cible des fans du CS Constantine qui sont venus régler un compte. Lequel ? Difficile d'y répondre car ici, il s'agissait, ou plutôt, on le pensait, d'un match de football. Jets de pierres, de cailloux, feux de Bengale... les «invités» de Cirta ont passé un mauvais après-midi. A voir les images, on aurait cru que nous étions à Ghaza... Les supporters du Mouloudia d'Alger ne sont-ils pas des Algériens à part entière ? Pourquoi tant de haine, alors que nous vivons un deuil sans précédent après le crash de Boufarik qui a fait 257 morts ? Faut-il alors tout remettre en cause, à commencer par arrêter ce football devenu un sport pas comme les autres en Algérie ? Faut-il qu'il y ait un autre cas Ebossé pour que les décideurs se penchent, très sérieusement, sur cet épineux dossier de violence dans les stades ? Alors que nous appelions au calme et au fair-play, certains de nos amis confrères, au lieu de faire l'impasse sur les déclarations tapageuses de certains dirigeants, les ont, au contraire, relayées comme pour jeter de l'huile sur le feu. Mellal, le tout nouveau président de la JS Kabylie, nouveau débarqué dans ce monde du football, en choisissant le stade Hamlaoui, «savait ce qu'il faisait», ou plutôt, savait ce qu'il voulait. Avec Arama, le boss du CS Constantine qui avait pris place dans la tribune d'honneur du stade Hamlaoui, il avait la responsabilité d'intervenir pour appeler au calme. C'est bien lui qui recevait. Mais non, cela n'était pas son problème comme s'il s'agissait de personnes venues d'une autre planète. Les déclarations des joueurs du Mouloudia, Hachoud, Azzi, Cherif el Ouezani, Nekkache... et même de l'entraîneur Casoni, devraient donner à réfléchir car ce jour, il y avait de tout, sauf du football. «Mes joueurs étaient déconcentrés à cause de ce qui se passait sur les gradins. Les supporters du Mouloudia étaient agressés et le camp de mon équipe a été attaqué avec des pierres et des cailloux. Du moment qu'il y avait violence, il fallait arrêter la partie. Il n'y avait plus de football sur le terrain», a déclaré sous le choc le coach français qui découvre l'autre visage de notre pays. Triste vérité. L'arbitre, lui, au lieu d'arrêter la partie, s'est contenté de dire qu'il ne pouvait pas le faire, en réponse à Saïfi. C'est pourtant lui, le directeur de jeu, il avait toute la latitude de le faire car la réglementation est claire, lorsqu'il a constaté que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies pour les joueurs et les supporters, et c'était le cas, il devait mettre fin aux débats. Il n'avait qu'à voir du côté de la cage du gardien du MCA, Chaâl pour constater qu'il y avait plus de pierres que de gazon...