Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia après des mois d'absence sur la scène médiatique a fait, hier, son come-back, comme à son habitude, par une conférence de presse où il a répondu à toutes les questions qui préoccupent la scène nationale, des dossiers d'ordre social, économique et même international. L'apparition de l'Exécutif était plus que nécessaire, dans une période assez marquée par des troubles, allant de la grève des résidents, jusqu'à la polémique sur le crash, et les déclarations de l'ambassadeur français, en terminant sur le dossier des migrants clandestins en Algérie. L'occasion de cette conférence de presse animée, hier au Centre international des Conférences d'Alger, par le Chef du gouvernement était de présenter les statistiques des activités gouvernementales de l'année 2017. Il a indiqué, sur ce volet, qu'une autre sera donnée d'ici la fin de l'année pour donner un rapport sur les activités de l'année en cours, ainsi que les 20 ans d'activité du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Commençant par présenter les condoléances aux familles des victimes du crash du 11 avril dernier, Ahmed Ouyahia a enchaîné avec les chiffres, sur lesquels il a été interrogé par la suite, par les journalistes. Un sujet qui a été longtemps cible de critiques et de rumeurs, le gouvernement supprimera-t-il les subventions ou pas ? Le Premier ministre a assuré que «l'Etat n'abandonnera jamais la politique de subventions», toutefois, il a expliqué qu'une correction ou révision de cette politique est inévitable. A cet effet, il a exprimé la volonté du gouvernement de supprimer les subventions pour les gens non nécessiteux, c'est-à-dire la classe riche, assurant que «les couches moyenne et vulnérable ne seront pas concernées». De ce fait, Ouyahia a souligné qu'il faudra «une année, c'est-à-dire l'année en cours, pour faire un recensement des personnes qui en ont besoin et de celles qui n'en ont pas besoin». Le premier ministre ahia a fini par affirmer que le nouveau système de subventions n'entrera en vigueur qu'au deuxième semestre de l'année 2019. En ce qui concerne le blocage des importations, le chef du gouvernement a annoncé que «la liste des produits interdits à l'importation sera modifiée tous les trois ou six mois», ajoutant, par ailleurs, qu'il y a des «intrants alors que le but était d'interdire les produits finis». Par rapport à la polémique sur les prix des véhicules produits en Algérie, depuis la publication par le ministère de l'Industrie, des prix de ces derniers en usine, Ahmed Ouyahia a reconnu l'existence d'une spéculation, que les citoyens ont découvert (c'est-à-dire après la publication des prix/ndlr). Le Premier ministre a assuré sur ce point, que «cette spéculation est temporaire». Tout en confirmant que «les choses vont changer dans l'avenir par rapport aux prix des véhicules», il a expliqué que «lorsque l'importation était autorisée, le nombre des véhicules importées atteignait les 600.000/an, après le blocage des importations, vient le moment de stimuler le secteur de la sous-traitance». En effet, selon le Chef du gouvernement, «les cinq ou six producteurs d'automobiles existants sur le marché ont une production du moins assez modeste. Il y a lieu d'attendre d'ici deux ou trois ans, pour produire jusqu'à 250.000 à 300.000 véhicules/an». Tout en assurant que les prix vont baisser dans le futur proche, le Premier ministre a relevé que d'ici là, il y'aura «une abondance de production, et notamment de la concurrence». Il faut noter que le Premier ministre avait commencé la conférence de presse en dressant un tableau de l'année 2017, estimant qu'elle a été «une période difficile sur le plan économique». Il semble semble être optimiste quant aux résultats obtenus qu'il a décrit comme étant «respectables». Sur le plan économique, a expliqué le même responsable «nous avons enregistré des investissements de 3.500 milliards de dinars». pour ce qui oncerne, la croissance hors hydrocarbures, il a souligné «nous avons enregistré une croissance globale de 2,2%», a précisé le Premier ministre, indiquant en outre que le taux de chômage s'est établi à 11,7% en 2017. Concernant les prévisions pour l'année 2018, Ouyahia a estimé que «cette année sera meilleure sur le plan économique et sociale. La dynamique économique bouge mieux». En défendant le recours à la planche à billets, le Premier ministre a rappelé que «beaucoup de choses ont été dites par les experts en ce qui concerne le financement interne non conventionnel. Contrairement à ce qui a été dit, l'inflation a diminué.»