Il y a sur urgence pour l'Algérie de s'adapter à la révolution mondiale du numérique qui a un impact sur le comportement des citoyens, sur la gestion des institutions et des entreprises. C'est que les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont des implications au niveau de la gouvernance politique, la gestion des entreprises et des administrations et un impact également sur notre nouveau mode de vie renvoyant au savoir et à l'innovation permanente. Politiques, entrepreneurs, citoyens, nous vivons tous aujourd'hui dans une société de communication électronique, plurielle et immédiate qui nous contraint à prendre des décisions en temps réel. L'Algérie dont le quota Opep est de 1,2 million de barils jour auquel il faut soustraire les 50 000 barils de réduction doit être attentive au cours du gaz qui représente plus de 33% des recettes de Sonatrach, les contrats à moyen et long terme dans leur majorité expirant entre 2018/2019. Dans ce cadre, l'Algérie a décidé d'investir en amont pour de nouvelles découvertes car elle recèle encore d'importantes potentialités. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du facteur prix au niveau international et du coût d'exploitation. Pour ma part, j'ai précisé, dans plusieurs rapports destinés au gouvernement algérien, que le retour à des cours supérieurs à 100 $ le baril était totalement exclu. Donc la rentabilité devra s'inscrire, pour les grands gisements, entre 35/45 dollars, les gisements moyens entre 45 et 60 $ et pour les gisements marginaux entre 65 et 75 $. Le troisième axe, est le développement des énergies renouvelables. Selon l'Agence spatiale allemande (ASA), pour l'Algérie, le potentiel est estimé à 169,440 téra-watts heure/an (TWH/an) pour le solaire thermique, et de 13,9 TWH/an pour le solaire photovoltaïque, ce qui équivaut à environ 60 fois la consommation de l'Europe des 15 (estimée à 3 000 TWh par an). L'énergie solaire journalière dans le désert équivalent- pétrole est estimée à 1,5 baril par km2. L'Algérie selon les directives de son Excellence Mr le Président de la République s'oriente vers un Mix énergétique dont les énergies renouvelables au sein du bouquet énergétique qui deviennent une priorité nationale. Les responsables du Ministère de l'énergie viennent d'annoncer en ce mois de mars 2018 qu'un total de 27% de la consommation énergétique en Algérie proviendra à l'horizon 2030 des énergies renouvelables, et ce grâce à la mise en place d'un programme (en cours de réalisation) relatif à la production de 22 000 mégawatts d'énergies propres (solaire, éolienne etc.). Est ce que cet objectif est réalisable sans lever certaines contraintes institutionnelles pour plus de cohérence (ce segment devant relever du Ministère de l'Energie) socio-économiques et techniques ? L'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire dans le cadre d'un partenariat gagnant / gagnant. La ligne qui a été fixée est de développer un partenariat privé national / privé international. A cet effet, plusieurs décrets ont été publiés au niveau du CREG (l'agence de régulation qui dépend du ministère de l'énergie) pour accompagner la mise en œuvre du programme algérien de développement des énergies renouvelables dans le cadre de la mise en place d'un Fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME). L'évolution du prix du marché sera évidemment déterminante pour pouvoir investir et assurer la rentabilité des investissements. Sur les 22 000 MGW projetés, un peu plus de 500 MGW ont été déjà produits, jusqu'à fin 2017, à partir de 23 centrales photovoltaïques à travers le territoire nationa. Dans le domaine du transport, un million de véhicules seront convertis à l'horizon 2030 (programme national) à deux sources d'énergies propres qui sont le gaz naturel comprimé (GNC) et Sirghaz (GPLC), en remplacement des carburants polluants. Il a été prévu en 2018, selon l'Aprue, la conversion de 50 000 véhicules aux énergies propres ainsi que 100 000 autres véhicules en 2019. Contrairement aux carburants classiques, le GNC et le GPLC réduisent significativement les émissions de gaz à effet de serre (CO2 et CO) et les émissions polluantes, Je rappelle que 'Algérie a décidé d'appliquer les résolutions de la COP 21 et de la COP 22 (récemment tenue à Marrakech) concernant le réchauffement climatique ; le ministre de l'énergie nous a donné toutes les garanties à cet égard. 4.-Le quatrième axe, est l'option du pétrole / gaz de schiste, l'Algérie en étant le 3ème réservoir mondial selon des études internationales. Devant éviter toute désinformation, quant au pétrole et gaz de schiste,, l'Algérie qui possède la troisième réservoir mondial (près de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux selon une étude américaine), selon les directives de plusieurs conseils de ministres, et des déclarations du Ministre de l'Energie, les négociations notamment avec d'importants partenaires étrangers, l'Algérie est uniquement en phase d'exploration et non d'exploitation. J'ai eu l'honneur de diriger ce dossier remis au gouvernement en janvier 2015, en m'appuyant sur l'avis de 27 experts. Nous avons fortement préconisé d'éviter une position a priori tranchée pour ou contre car il convient de sensibiliser la population et de mener un large débat national. On ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques dans le sud. Mais l'examen de la situation avec les experts, laisse espérer que des nouvelles techniques apparaîtront dans un délai d'environ cinq à sept ans, permettant d'économiser l'eau et de réduire considérablement l'injection de produits chimiques à partir de la fracturation hydraulique. Le cinquième axe, l'Algérie a décidé de construire sa première centrale nucléaire au-delà de 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d'électricité galopante. Actuellement, des pourparlers sont en cours, mais à relativement long terme compte tenu des problèmes liés à l'exploitation des gisements d'uranium et surtout à la formation. Le sixième axe , est la nécessité de revoir certains articles de la loi sur les hydrocarbures de février 2013. Rappelons que la loi sur les hydrocarbures en vigueur a introduit un système d'écrémage des superprofits applicable aux bénéficiaires du taux réduit de l'Impôt complémentaire sur le résultat (ICR). Elle a aussi élargi le contrôle fiscal aux compagnies pétrolières étrangères opérant en Algérie, alors qu'auparavant, seul le groupe Sonatrach était considéré comme sujet fiscal, soumis aux obligations de contrôle de sociétés, prévu par le code des impôts algérien. La loi actuelle a également révisé la méthodologie de détermination du taux de la Taxe sur le revenu pétrolier (TRP) qui est, depuis 2013, basée sur la rentabilité du projet au lieu du chiffre d'affaires. Elle a maintenu l'exercice exclusif par Sonatrach de l'activité transport par canalisations des hydrocarbures et des produits pétroliers, comme elle accorde la priorité à la satisfaction des besoins en hydrocarbures liquides et gazeux du marché national, notamment à travers un dispositif obligeant les contractants à céder au prix international une partie de leur production. La loi en vigueur donne la possibilité d'acquittement en nature de la redevance, et a clarifié et précisé certaines missions de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) et de l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Or, avec la baisse drastique du prix du pétrole ayant eu comme effet, en Algérie, la réduction de la dépense publique via la baisse des recettes d'hydrocarbures de plus de 40%, les sociétés étrangères, face à un cours fluctuant entre 50/65 dollars, deviennent plus exigeantes dans le choix des opportunités disponibles à travers le monde, surtout avec les nouvelles découvertes et les nouvelles technologies. Sonatrach qui compte investir 78 milliards de dollars dans les cinq prochaines années pour développer des projets pétroliers et gaziers a besoin de partenaires internationaux pour mener cet ambitieux plan qui sera axé sur l'exploration, la production, le raffinage et la pétrochimie. (A suivre)