La résolution prorogeant le mandat de la Minurso de six mois représente un tournant dans le traitement de la question sahraouie par le Conseil de sécurité, a déclaré M'Hamed Kheddad, le coordinateur sahraoui avec la Minurso. «C'est un tournant dans l'intérêt que porte le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à la solution au conflit», a indiqué M. Kheddad à l'APS. Et d'ajouter «Les explications de vote de la majorité des membres du Conseil de sécurité vont dans le bons sens, soutiennent les efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, et appellent à l'application des résolutions du Conseil réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Cependant, l'élément le plus important dans cette résolution, a poursuivi le coordinateur sahraoui, est l'appel lancé par le Conseil de sécurité à la reprise du processus onusien et la tenue d'un cinquième round de négociations «sans pré-conditions et de bonne foi». L'émissaire Horst Kohler va mettre à profit la période de six mois représentant la prorogation du mandat de la mission pour remettre le processus onusien sur les rails, a précisé Kheddad. Le coordinateur sahraoui a expliqué que le Conseil «voulait en finir avec le Statut quo qui prévaut au Sahara occidental que le Maroc et la France veulent perpétuer en essayant à chaque fois de renvoyer le règlement du conflit aux calendes grecques». D'ailleurs la France a affiché son désaccord sur cette nouvelle démarche qui consiste à ramener le mandat de la Minurso à six mois seulement pour donner la chance au Conseil d'examiner en octobre les progrès réalisés dans la recherche d'une solution politique au conflit, a-t-il fait remarquer. Son représentant à l'ONU, François Delattre, a avancé, lors du débat qui a suivi l'adoption de la résolution, que la nouvelle démarche risquait de perturber la gestion des ressources de la Minurso. Réagissant, par ailleurs, à la référence du Conseil sur la prétendue présence du Front Polisario dans la zone tampon d'El Guergarat, M. Kheddad a tenu à expliquer que la partie sahraouie «s'en tenait à l'esprit et à la lettre de l'accord de cessez-le-feu et l'accord militaire numéro 1». D'ailleurs, l'ONU a démenti à deux reprises les allégations marocaines sur El Guergarat et sur les deux localités sahraouies de Bir Lahlou et Tifariti, situées hors de la zone tampon, a-t-il ajouté, rappelant que les installations administratives du Front Polisario existaient dans ces territoires depuis 1991. Par 12 voix pour et trois abstentions (La Russie, la Chine et l'Ethiopie), le Conseil de sécurité a adopté vendredi une résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu'au 31 octobre 2018. Le texte qui renouvelle son appui à l'émissaire Horst kohler invite les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à reprendre les négociations en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Minurso de six mois Le Conseil de sécurité, réuni vendredi à New York, a adopté un projet de résolution prorogeant le mandat de la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) de six mois jusqu'au 31 octobre. Par 12 voix pour et trois abstentions (La Russie, la Chine et l'Ethiopie), le conseil de sécurité a adopté une résolution qui appelle les deux partis au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations à l'arrêt depuis 2012, sans précondition et de bonne foi. Intervenant juste après l'adoption, la représentante des Etats-Unis, dont le pays est le porte-plume de la résolution a déclaré que le statut quo au Sahara occidental ne permettait pas d'avoir une solution juste et durable au conflit, appelant à appuyer l'émissaire Horst Kohler dans sa mission de médiation. Le Conseil de sécurité juge «inacceptable» le statut quo au Sahara Occidental Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les partis au conflit, le Maroc et le Sahara Occidental, à reprendre les négociations directes, estimant que le statut quo résultant du blocage du processus de paix au Sahara Occidental est «inacceptable». Le Conseil de sécurité a affirmé dans son projet de résolution sur la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) qu'il s'apprête à adopter vendredi soir, que la progression dans les négociations est essentielle pour améliorer la vie du peuple sahraoui. Le texte finalisé après moult tractations, insiste sur la nécessité de relancer le processus de paix bloqué depuis 2012, en appelant les partis au conflit à «des négociations directes sans préconditions et de bonne foi». Le blocage du processus de paix depuis six ans inquiète le Conseil qui a évoqué dans les deux premières moutures de ce projet une situation «d'impasse». Mais cette référence désignant directement le Maroc comme partie responsable de l'arrêt des négociations a été supprimée du projet final, marqué en partie par l'empreinte de la France. Le Conseil de sécurité a réaffirmé, à ce titre, «son plein appui» au secrétaire général de l'ONU et à son envoyé personnel, Horst Kohler, pour relancer un cinquième round de négociations avec une nouvelle dynamique «en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le projet final n'a pas subi d'importants changements par rapport à la première version initiale négociée depuis quelques jours. En amplifiant la crise à El Guergarat, le Maroc et la France veulent délibérement détourner l'attention du Conseil de sécurité du vrai problème qui est l'actuelle impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Pour rappel, c'est le Maroc qui a refusé l'envoi d'une mission onusienne pour examiner sur le terrain la partie qui était à l'origine de la violation de l'accord de cessez-le-feu dans cette zone sous surveillance des Nations unies, la jugeant «inopportune et inappropriée». En outre, les Nations unies ont apporté un démenti formel aux accusations du Maroc sur la prétendue présence du Front Polisario à El Guergarat, qui a été suivi peu de temps après d'un rappel important sur les limites géographiques de cette zone qui en aucun cas n'incluent les territoires libérés de Bir Lahlou et Tifariti.