Le Conseil de sécurité veut une solution politique concrête Il a réaffirmé «son plein appui» au secrétaire général de l'ONU et à son envoyé personnel, Horst Kohler, pour relancer un cinquième round de négociations avec une nouvelle dynamique «en vue de parvenir à une solution politique qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les partis au conflit, le Maroc et le Sahara occidental, à reprendre les négociations directes, estimant que le statut quo résultant du blocage du processus de paix au Sahara occidental est «inacceptable». Le Conseil de sécurité a affirmé dans son projet de résolution sur la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) qu'il s'apprêtait à adopter hier soir, après plusieurs révisions de moutures dans lesquelles la France a tenté d'imposer la vision marocaine d'une autonomie tronquée, que la progression dans les négociations est essentielle pour améliorer la vie du peuple sahraoui. Le texte, finalisé après moult tractations à l'initiative de la Russie, de l'Ethiopie et de la Suède qui considéraient comme une «trahison» de l'esprit des résolutions antérieures de l'ONU la tentative française, insiste sur la nécessité de relancer le processus de paix bloqué depuis 2012, en appelant les partis au conflit à «des négociations directes sans pré conditions et de bonne foi». Le blocage du processus de paix depuis six ans inquiète le Conseil qui a évoqué dans les deux premières moutures de ce projet une situation «d'impasse». Mais cette référence désignant directement le Maroc comme partie responsable de l'arrêt des négociations a été supprimée du projet final, marqué en partie par l'empreinte de la France. Le Conseil de sécurité a réaffirmé, à ce titre, «son plein appui» au secrétaire général de l'ONU et à son envoyé personnel, Horst Kohler, pour relancer un cinquième round de négociations avec une nouvelle dynamique «en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le projet final n'a pas subi d'importants changements par rapport à la première version initiale négociée depuis quelques jours. La prorogation du mandat de la Minurso ramenée à six mois au lieu d'une année devrait donner l'opportunité au Conseil de sécurité de remettre la question sahraouie sur la table des discussions en octobre. Des membres permanents du Conseil de sécurité à l'instar des Etats-Unis veulent voir une relance rapide du processus de paix et c'est au Maroc d'apporter la preuve de sa bonne volonté d'entrer dans des négociations directes avec le Front Polisario. La partie sahraouie a de son côté réitéré à maintes reprises sa disponibilité à reprendre le processus onusien. Le texte en question est conjoncturel, les Etats-Unis, porte-plume de la résolution, ont insisté sur un mandat de six mois pour pouvoir réexaminer le dossier en octobre et évaluer les progrès réalisés dans le sens de la relance du processus de paix. Il y a aussi consensus au sein du Conseil de sécurité pour axer la nouvelle résolution sur le règlement politique de ce conflit qui dure depuis 40 ans. La Russie, la Suède, les Pays-Bas, la Bolivie, le Kazakhstan et la Chine ont estimé que le texte devait être focalisé sur le processus politique en vue d'apporter un soutien plus efficace à l'émissaire Horst Kohler dans sa mission de médiation. Ces pays ont jugé insensé d'orienter une partie du texte de la résolution sur El Guergarat, alors que le règlement de la crise dans cette zone tampon a été déjà pris en charge par une résolution précédente du Conseil de sécurité à laquelle le Maroc s'oppose. En amplifiant la crise à El Guergarat, le Maroc et la France veulent délibérément détourner l'attention du Conseil de sécurité du vrai problème qui est l'actuelle impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Pour rappel, c'est le Maroc qui a refusé l'envoi d'une mission onusienne pour examiner sur le terrain la partie qui était à l'origine de la violation de l'accord de cessez-le-feu dans cette zone sous surveillance des Nations unies, la jugeant «inopportune et inappropriée». En outre, les Nations unies ont apporté un démenti formel aux accusations du Maroc sur la prétendue présence du Front Polisario à El Guergarat, qui a été suivi peu de temps après d'un rappel important sur les limites géographiques de cette zone qui en aucun cas n'incluent les territoires libérés de Bir Lahlou et Tifariti.