Un fond de 35.000 boîtes d'archives audiovisuelles, remontant à plusieurs étapes de l'histoire de l'Algérie, se trouve actuellement dans les sous-sols du siège de la wilaya d'Alger, a indiqué lundi à Alger, Eric Dubois, expert auprès de l'Institut national de l'audiovisuel de France (INA). «Les deux sous-sols de la wilaya d'Alger renferment en leur sein un énorme fonds audiovisuel nécessitant une prise en charge pour sa restauration et sa sauvegarde», a indiqué M. Dubois lors de la tenue de l'atelier de réflexion sur la mutualisation des moyens intersectoriels pour la préservation des archives filmées. Dubois, qui a été chargé de l'opération d'évaluation et d'identification du fonds d'archives audiovisuelles de la wilaya d'Alger, a affirmé que les deux sous-sols de cette enceinte contiennent près de 35 000 boîtes renfermant des archives audiovisuelles à l'instar des films (longs métrages et courts métrages) du cinéma algérien, français, russe, égyptien et tchèque. Qualifiant son travail au niveau des sous-sols de la wilaya de «véritables fouilles archéologiques», cet expert de l'INA a expliqué que, actuellement, son équipe tente «d'identifier les boîtes d'archives en bon état ‘‘tri visuel'' afin de les envoyer vers des équipes techniques au niveau de la bibliothèque nationale d'Alger pour un second examen plus approfondi et plus minutieux en vue de les restaurer et de les numériser plus tard». M.Dubois a assuré, en outre, que «300 films ont été récupérés et sauvegardés à l'instar du court métrage algérien ‘‘L'enfer à 10 ans''». Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé, pour sa part , la mise en place prochaine à Tipasa d'un centre de conservation des archives audiovisuelles répondant aux normes internationales. «Un centre de conservation des archives audiovisuelles sera mis sur pied prochainement au niveau de l'enceinte même du centre arabe d'archéologie de Tipasa afin de sauvegarder ce patrimoine audiovisuel», a-t-il indiqué en marge de la tenue de cet atelier, ajoutant que «la priorité sera donnée pour la formation de cadres techniques chargés de la gestion d'un tel centre». Ahmed Bedjaoui, universitaire et spécialiste du cinéma, a plaidé, de son côté, pour donner la priorité à l'établissement d'un programme national de restauration afin de sauvegarder le patrimoine cinématographique algérien.