Au terme, lundi soir, de la réunion ministérielle tripartite (Algérie, Tunisie et Egypte) présidée par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, consacrée à la Libye, à laquelle ont pris part ses homologues égyptien, Sameh Chokri, et tunisien, Khémis Jhenaoui, les trois pays ont rejeté toute forme d'ingérence étrangère en Libye qui mènerait à une escalade interne susceptible de contrecarrer le processus politique et de perdurer la crise qui menacera, dans ce cas, non seulement la sécurité et la stabilité en Libye mais aussi celles des pays voisins. Selon le communiqué publié à Alger, à l'issue de cette réunion qui s'inscrit dans le cadre de l'initiative tripartite consacrée à l'examen des développements de la situation en Libye, les ministres ont convenu de poursuivre la coordination sécuritaire entre les trois pays pour évaluer les menaces des organisations terroristes sur la sécurité et la stabilité de la Libye, des trois pays et des autres pays voisins outre le renforcement d'échange d'informations et de la surveillance de tout déplacement des éléments terroristes vers la région en provenance des foyers de conflits régionaux et internationaux. Ils ont mis en garde de nouveau contre «la détérioration des conditions de vie du peuple libyen à cause de l'instabilité qui prévaut dans le pays et la persistance du blocage politique», affirmant que la priorité est d'assurer les services nécessaires aux citoyens libyens à même d'améliorer leurs conditions de vie. Les ministres ont saisi l'occasion de cette réunion pour passer en revue les récents développements intervenus en Libye, notamment le processus de règlement politique et les développements de la situation sécuritaire ainsi que les défis entravant la résolution de la crise, le rétablissement de la sécurité et de la stabilité à travers le pays, réaffirmant leur soutien à la solution politique conformément aux conclusions, auxquelles ils sont parvenus, lors de leurs précédentes concertations. Ils ont examiné également les efforts complémentaires des trois pays pour l'accompagnement des Libyens pour qu'ils puissent «dépasser le blocage politique» et préservant ainsi l'unité et la souveraineté du pays et son intégrité territoriale. Les ministres ont réaffirmé «leur soutien à la feuille de route pour la Libye, présenté par l'Envoyé spécial du SG de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé et adoptée par le Conseil de sécurité le 10 octobre 2017. A ce propos, ils ont souligné «le rôle central de l'ONU dans la mise en œuvre des clauses de l'accord politique libyen, signé le 17 décembre 2015, en vue de mettre fin à la crise libyenne et d'édifier des institutions nationales fortes notamment, une armée unifiée et des services de sécurité dont la mission est le maintien de l'ordre public, la lutte contre le terrorisme, outre des institutions économiques unifiées et efficaces». Les ministres ont souligné, une fois encore, la nécessité de la mise en œuvre du plan d'action onusien pour la résolution de la crise libyenne et d'assurer les conditions propices à son accélération. Ils font observer que «tout retard dans la résolution de la crise ouvrera la voie à davantage d'escalade, de violence, de terrorisme et de conflits.» Les ministres ont salué «l'avancement réalisé» dans ce sens. Ils ont exhorté toutes les parties libyennes, dont celles influentes, à «davantage de concessions pour mettre l'intérêt national au dessus de toute autres considérations et à réaliser le consensus national pour dépasser l'étape de transition». Ils ont appelé les parties libyennes à assumer pleinement leur responsabilité et à poursuivre, de bonne foi, leur adhésion à la concrétisation de ce processus à travers «la réalisation d'un consensus élargis conduisant à une réconciliation nationale globale», saluant, à ce propos, les réconciliations instaurées au niveau locale entre différents acteurs politiques et sociaux. Les ministres ont mis en avant également «l'importance de la contribution à l'accélération de ce processus et du contenu du plan d'action en faveur de la Libye», mettant en garde que «tout retard pour la résolution de la crise pourrait ouvrir la voie à davantage d'escalade, de violence, de terrorisme et de conflits.» Messahel, Choukri et Jhenaoui ont convenu de tenir la prochaine réunion au Caire (Egypte) dans une date qui sera fixée après concertation.