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UE-Maroc : tente de renforcer l'emprise économique illégale du Maroc sur le Sahara occidental
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 05 - 2018

Les accords commerciaux passés entre l'Union européenne (UE) et le Maroc tendent à renforcer l'emprise économique illégale de la puissance occupante, le Maroc, sur le Sahara occidental, ont déploré mardi à Bruxelles les participants à la conférence sur le thème «Droits humains au Sahara occidental : quel rôle pour l'UE ?»
«Le développement économique au Sahara occidental est un développement en trompe l'oeil parce que les Sahraouis sont marginalisés. Ce développement profite aux colons marocains», a affirmé Boris Fronteddu, du comité belge de soutien au peuple sahraoui. Selon Fronteddu, les plans de développement du Sahara occidental élaborés par l'occupant marocain servent à «asseoir son pouvoir politique et de colonisation». De son côté, Hugo Périlleux Sanchez, géographe et chercheur à l'Université libre de Bruxelles (ULB) a estimé que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental permet au Maroc de «maintenir l'occupation».
Il a expliqué, à ce titre, que la politique marocaine de développement au Sahara occidental vise à attirer les colons marocains dans les territoires occupés, énumérant les nombreux avantages accordés aux Marocains pour les inciter à s'installer au Sahara occidental. «C'est une économie d'exploitation au service de l'occupant», a-t-il affirmé, rappelant que le peuple sahraoui subit quotidiennement des violations graves de ses libertés fondamentales et du droit international humanitaire.
Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati a regretté, pour sa part, que l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental soit «passée sous silence» pendant longtemps. Néanmoins, il s'est félicité des dernières décisions de la Cour européenne de justice (CJUE) qui sont, a-t-il dit, «d'une importance capitale». Pour Mohamed Sidati, «des avancées ont été enregistrées» ces deux dernières années. Fin février, la Cour européenne de justice (CJUE) a conclu que l'accord de pêche UE-Maroc n'est pas applicable au Sahara occidental et à ses eaux adjacentes.
Selon la CJUE, l'inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d'application de l'accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de droit international général applicables dans les relations entre l'Union et le Royaume du Maroc, notamment le principe d'autodétermination. En plus de l'arrêt du 27 février, la CJUE a rendu le 21 décembre 2016 une décision selon laquelle les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, soulignant le statut «séparé» et «distinct» de ce territoire, classé depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. Le président du comité belge de soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand a dénoncé les tergiversations de la Commission européenne visant à contourner l'arrêt de la CJUE et son intention d'autoriser une entrée en vigueur provisoire de l'accord de pêche UE-Maroc révisé avant son adoption par le Parlement européen.
«Il faut faire sortir la question du Sahara occidental du silence complice dans lequel elle se trouve», a-t-il encore plaidé. Pour sa part, Jean Paul Le Marec du Mouvement français contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) a dénoncé le «huis-clos total» imposé aux territoires occupés du Sahara occidental par les autorités marocaines. «Depuis trois ans, pas une seule délégation n'a pu accéder aux territoires occupés du Sahara occidental. Pas même les parlementaires européens mandatés pour aller sur place», a-t-il regretté, rappelant que même les avocates françaises des prisonniers sahraouis «ont été expulsées du Maroc».
La vice-présidente de l'intergroupe parlementaire Baléare (paix et liberté au Sahara), Conxa Obrador, a affirmé jeudi que la cause sahraouie doit constituer «une priorité politique de tous les jours», tout en réitérant l'engagement du parlement des Baléares à lutter pour faire avancer «la célébration du référendum d'autodétermination» au Sahara occidental.
La députée socialiste, accompagnée d'une délégation parlementaire dirigée par le président du parlement Baltasar Picornell, a récemment effectué un voyage aux camps des réfugiés sahraouis pour prendre part aux festivités du 45e anniversaire de la création du Front Polisario, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse. Pour sa part, M. Picornell a également déclaré que l'intergroupe continuera de travailler jusqu'à ce que le référendum se matérialise et qu'une solution politique pacifique soit trouvée.
«Nous ne pouvons pas fuir la responsabilité que nous avons en tant que communauté et en tant que pays», a-t-il souligné, avant d'ajouter que le voyage aux camps des réfugiés sahraouis a été «une expérience enrichissante» tandis que la présidente de l'association des amis du peuple sahraoui des Iles Baléares, Rossello Catalina, a mis en évidence l'important engagement de l'intergroupe à la cause sahraouie, tout en qualifiant «d'intense» les jours vécus dans les camps parmi les réfugiés.
Le vice-président de l'intergroupe Conxa Obrador a tenu à rappeler la déclaration institutionnelle adoptée à l'unanimité mardi dernier au parlement pour soutenir la militante Claude Mangin-Asfari, en grève de la faim depuis le 18 avril en raison du refus des autorités marocaines de lui permettre de rendre visite à son mari le militant sahraoui Naâma Asfari emprisonné. Dans cette déclaration institutionnelle, les parlementaires Baléares ont exigé «la libération des prisonniers politiques sahraouis qui purgent des peines de prison injustes issues de procès inéquitables».
La député socialiste a déclaré enfin que «l'Espagne devrait montrer son attachement à la démocratie au Sahara occidental» en assurant que cette cause «a besoin d'un soutien politique important». «Les partis qui ont gouverné l'Espagne ont été incapables de faire un pas en avant dans la progression vers la tenue du référendum», a-t-elle conclu.
Règlement du conflit du Sahara occidental : la Suède relève l'importance de la reprise des négociations
La Suède a souligné l'importance de la reprise des négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour le règlement du conflit du Sahara occidental sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, dans un poste publié par la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallstrom, sur sa page Facebook, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2414. «Le Conseil de Sécurité a décidé de renouveler le mandat de la mission de l'ONU au Sahara Occidental (MInurso).
La période de renouvellement est plus courte que d'habitude (six mois) parce que le Conseil veut montrer que les parties doivent reprendre le processus politique. Le Statu quo n'est plus une alternative», a notamment indiqué Mme Wallstrom. «Même s'il reste beaucoup de travail, l'adoption de la résolution est un pas dans la bonne direction. Maintenant, il y a, pendant six mois, une possibilité pour les parties de reprendre les négociation en vue de parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable où le droit des Sahraouis à l'autodétermination est respecté», a ajouté la chef de la diplomatie suédoise.
Après avoir souligné que la résolution était le résultat de «négociations difficiles», Mme Wallstrom a expliqué que la Suède à choisi de voter pour la résolution «surtout parce qu'elle aide à sortir de l'impasse qui caractérise depuis longtemps le conflit au Sahara occidentale et soutient fermement l'Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Horst Kohler». Elle a également ajouté que lors des négociations sur le texte de résolution, plusieurs des questions posées par la Suède ont trouvé «un écho favorable», dont des formules plus fermes sur les Droits de l'Homme, la participation des femmes et des jeunes au processus politique, ainsi que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination dans le texte final de la résolution. «En même temps, il y'a des parties de la résolution dont nous ne somme pas satisfaits.
Il est donc important que le Conseil de Sécurité, lors du prochain renouvellement du mandat de la Minurso, réévalue le développement», a-t-elle encore dit, avant de conclure que «si aucun progrès n'est enregistré, toutes les options restent ouvertes. Cela comprend également l'organisation d'un référendum conformément au mandat de la Minurso».


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