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Sahara occidental : Le peuple a édifié un Etat et œuvre à parachever sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires
Publié dans Le Maghreb le 21 - 05 - 2018

L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, que les Sahraouis avaient réalisé de grands acquis, à travers "l'édification d'un Etat fort et opérationnel sur les plans administratif, judiciaire, législatif et politique" et poursuivaient la bataille du parachèvement de sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires occupés.

Sous occupation marocaine depuis 42 ans, le peuple sahraoui, persécuté, contraint à l'exode et au statut de réfugié, "n'est pas resté passif", a déclaré à l'APS M. Taleb Omar, indiquant qu'au contraire, il a proclamé son Etat et veillé à l'édification d'institutions étatiques fortes, partant du pouvoir exécutif (gouvernement) et des institutions et établissements répartis à travers les wilayas, daïras et circonscriptions administratives, prodiguant des services en matière d'éducation, de santé, de justice et d'autres, dans des conditions difficiles. Les institutions de l'Etat sahraoui englobe un pouvoir législatif, à savoir son parlement, qui tient des réunions périodiques, contrôle l'action du gouvernement et exerce à travers des législatures, au sein duquel les représentants de toutes les franges de la société sahraouie sont élus, outre un pouvoir judiciaire englobant des tribunaux, le ministère public, des magistrats, des avocats, ainsi qu'une armée populaire assurant la protection et la sécurité et d'autres institutions gérées par des cadres sahraouis", a-t-il rappelé. Apres le retrait de l'armée espagnole, le territoire ne comptait pas de diplômés universitaires, ni de cadres supérieurs ou de spécialistes, mais "aujourd'hui, l'Etat sahraoui recèle des spécialistes, des diplômés des instituts universitaires et des cadres d'Etat dans différentes spécialités, tant à l'intérieur des territoires sahraouis libérés qu'à l'étranger", a soutenu le diplomate sahraoui. M.Taleb Omar a tenu à souligner que le Front Polisario comptait des personnalités et des responsables, à travers les continents et au sein des organisations internationales, dont des représentants et des ambassadeurs, outre les autres composantes de l'Etat sahraoui, en attendant la libération totale des territoires sahraouis. "Il y a environ un tiers des territoires sahraouis qui sont libérés dont l'occupant marocain nie l'existence, mais qui existent réellement depuis le cessez-le-feu de 1991", a-t-il indiqué. "L'Etat sahraoui a considérablement consolidé ces acquis aujourd'hui, grâce à la reconnaissance internationale arrachée du droit de son peuple à l'autodétermination et à l'indépendance", à travers un mouvement international de solidarité en Afrique, en Amérique Latine, en Europe et en Asie, soutenant la légitimité de l'Etat sahraoui, outre le soutien dont jouit la cause auprès de l'ONU, sur la base du droit international", a indiqué le diplomate sahraoui. "La cause sahraouie, forte de soutien et d'appui, est une cause claire et évidente sur les plans légal, humanitaire, politique et judicaire", constituant, ainsi, "un capital solide" pour l'édification des fondements de l'Etat sahraoui, a ajouté l'ambassadeur.

Le CNDH n'est pas habilité à représenter les associations sahraouies
Près d'une soixantaine d'organisations de la société civile sahraouie ont interpellé le président de la sous-commission droit de l'homme (DROI) au Parlement européen, Antonio Panzeri, sur la rencontre organisée mardi dernier avec le président du Conseil national marocain des droits de l'homme (CNDH), affirmant que cet organe du gouvernement marocain n'est pas habilité à représenter les associations sahraouies de défense des droits de l'homme. "(...) nous voudrions vous informer que le CNDH marocain ne peut pas représenter les organisations sahraouies des droits de l'homme et n'est pas crédible pour parler au nom des Sahraouis", ont-elles écrit dans une lettre adressée au président de la commission DROI du Parlement européen. Cette commission a organisé mardi, au Parlement européen à Bruxelles, un échange avec le président du Conseil national marocain des droits de l'homme, Driss El Yazami, sur la situation des droits de l'homme au Maroc et au Sahara occidental occupé. Selon les organisations sahraouies, les violations des droits de l'homme par les autorités marocaines ne cessent d'augmenter, non seulement dans les territoires occupés du Sahara occidental mais aussi au Maroc, en l'absence d'ONG indépendantes et crédibles de surveillance des droits de l'homme et de mécanismes de documentation des cas avérés. D'ailleurs, ont-elles poursuivi, les organisations "Amnesty International" et "Human Rights Watch" ont été contraintes, en 2015, par les autorités marocaines à arrêter leurs activités au Maroc en raison, principalement, de leur travail pour une meilleure connaissance de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupé. Les organisations sahraouies de la société civile ont souligné, à ce titre, la "terrible" situation dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis (près de 60), détenus dans des prisons marocaines, rappelant qu'en décembre 2016, le Maroc a été condamné par le comité de l'ONU contre la torture pour de multiples violations de la Convention contre la torture dans le cas de l'activiste sahraouie Naama Asfari, condamné à la prison à vie. Ces organisations se sont dits "vraiment surprises" de voir la sous-commission DROI au Parlement européen donner la parole au président du CNDH, Driss El Yazami, pour présenter la situation des droits de l'homme, faisant remarquer que "la situation réelle est assez différente des récits officiels marocains". "En invitant le CNDH, un organe du gouvernement marocain, votre sous-commission s'est permis d'ignorer et de dissimuler les violations systématiques des droits de l'homme au Maroc et dans le Sahara occidental occupé par les autorités marocaines", ont-elles écrit. Cette approche de la sous-commission DROI, ont-elles poursuivi, "mine sa crédibilité et nuit à sa réputation". Les organisations sahraouies ont appelé cette sous-commission à inviter, au cours des prochaines semaines, d'autres orateurs qui présenteront leurs points de vue sur la situation des droits de l'homme au Maroc et au Sahara occidental occupé. "Nous vous recommandons fortement d'inviter des représentants de la société civile et des ONG sahraouies de défense des droits de l'homme pour permettre au Parlement européen de mieux connaître et d'évaluer la situation réelle sur le terrain", ont-elles écrit. Le président de la sous-commission droit de l'homme au Parlement européen, Antonio Panzeri s'est dit mardi favorable à la proposition de l'eurodéputée Marie Christine Vergiat d'organiser un autre débat au Parlement européen avec les ONG de défense des droits de l'homme activant au Maroc et au Sahara occidental occupé. Ce débat devrait intervenir au cours du deuxième semestre 2018.

Organisation à Rome d'une journée sur la cause sahraoui
Une journée dédiée à la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination a été organisée à Rome par des associations italiennes, dans le but d'éclairer davantage l'opinion publique italienne sur la cause sahraouie. La journée a été tenue sous le thème "Sahara libre, discussion sur la situation du Sahara occidental". Elle a été consacrée à la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de ses droits fondamentaux et l'exercice de son droit à l'autodétermination, en présence du représentant du Front Polisario en Italie, Mme Fatima Mahfud, et plusieurs défenseurs des droits de l'homme en Italie. Comme annoncée par ses initiateurs, cette journée a été organisée dans le but d'éclairer davantage l'opinion publique italienne sur l'histoire du peuple sahraoui, sa cause légitime et sa lutte pour ses droits à la liberté et à l'indépendance, a-t-on indiqué.
Le débat sur cette question a été animé par la présidente de l'Association italienne l'Arci "villes visibles", Francesca Chiavacci, la journaliste à "Il Manifeste" et l'auteur du roman graphique "je suis Sahraouis", Cianluca Diana, et la représentante du Front Polisario, Fatima Mahfud. Le débat qui a ponctué cette journée, a mis en exergue la cause sahraouie et l'occupation du territoire du Sahara occidental par le Maroc depuis plus de 40 ans. Les participants ont rappelé l'évolution histoire de la lutte du peuple du Sahara occidental depuis l'occupation du territoire par l'Espagne en 1884 jusqu'à 1975 et le départ de cette puissance coloniale après avoir accepté, sous pression des Nations unies, la tenue d'un référendum autodétermination, un processus avorté par l'invasion du territoire par le Maroc, le 6 novembre 1975 en organisation la soi-disant "marche verte". En 1991, avec la médiation des Nations unies, les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario avaient accepté le cessez-le-feu, en vue d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Mais, à ce jour, malgré tous les efforts déployés, l'organisation du référendum demeure "hypothéquée" par "le Maroc qui refuse de se soumettre à la légalité internationale". La journée a été clôturée par la projection du documentaire "fusils ou murales, la lutte non violente du peuple sahraoui" du réalisateur espagnol, Jordi Oriola Folch 2018. Il y a lieu de souligner que l'association "Arci" est l'une des plus grandes en Italie, créée en 1957, dédiée à la promotion des valeurs culturelles, de la démocratie, des droits de l'homme et de la paix. L'association Arci active sur l'ensemble du territoire italien à travers ses 19 structures régionales et les 113 comités territoriaux qui fédèrent presque 5000 cercles et associations affiliés, et compte plus d'un million d'adhérents. Arci active également en direction des communautés étrangères en Italie afin de construire une société plus accueillante et promouvoir les droits des personnes les plus défavorisées (migrants, demandeurs d'asile, réfugiés, toxicomanes, détenus, mineurs, et handicapés physiques et mentaux).

Le parlement des îles Baléares réitère son engagement
La vice-présidente de l'intergroupe parlementaire Baléare (paix et liberté au Sahara), Conxa Obrador, a affirmé jeudi que la cause sahraouie doit constituer "une priorité politique de tous les jours", tout en réitérant l'engagement du parlement des Baléares à lutter pour faire avancer "la célébration du référendum d'autodétermination" au Sahara occidental. La députée socialiste, accompagnée d'une délégation parlementaire dirigée par le président du parlement Baltasar Picornell, a récemment effectué un voyage aux camps des réfugiés sahraouis pour prendre part aux festivités du 45e anniversaire de la création du Front Polisario, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse. Pour sa part, M. Picornell a également déclaré que l'intergroupe continuera de travailler jusqu'à ce que le référendum se matérialise et qu'une solution politique pacifique soit trouvée. "Nous ne pouvons pas fuir la responsabilité que nous avons en tant que communauté et en tant que pays", a-t-il souligné, avant d'ajouter que le voyage aux camps des réfugiés sahraouis a été "une expérience enrichissante" tandis que la présidente de l'association des amis du peuple sahraoui des Iles Baléares, Rossello Catalina, a mis en évidence l'important engagement de l'intergroupe à la cause sahraouie, tout en qualifiant "d'intense" les jours vécus dans les camps parmi les réfugiés. Le vice-président de l'intergroupe Conxa Obrador a tenu à rappeler la déclaration institutionnelle adoptée à l'unanimité mardi dernier au parlement pour soutenir la militante Claude Mangin-Asfari, en grève de la faim depuis le 18 avril en raison du refus des autorités marocaines de lui permettre de rendre visite à son mari le militant sahraoui Naâma Asfari emprisonné. Dans cette déclaration institutionnelle, les parlementaires Baléares ont exigé "la libération des prisonniers politiques sahraouis qui purgent des peines de prison injustes issues de procès inéquitables". La député socialiste a déclaré enfin que "l'Espagne devrait montrer son attachement à la démocratie au Sahara occidental" en assurant que cette cause "a besoin d'un soutien politique important". "Les partis qui ont gouverné l'Espagne ont été incapables de faire un pas en avant dans la progression vers la tenue du référendum", a-t-elle conclu.


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