Le Salon «Viva Tech» qui s'est tenu du 24 au 26 mai à Paris, a été marqué par l'Afrique en tant qu'invitée d'honneur, mais l'Algérie, faisant partie de ce grand continent, était presque absente, il y avait seulement dix startups mais en tant qu'invitées seulement, l'Algérie n'avait pas son stand propre à elle, pourquoi tant de manque de visibilité alors que l'Etat dit avoir donné plus d'engagement pour soutenir leur développement ? La participation africaine a été marquée par de grands stands de différents pays, l'Algérie grande absente, seulement 10 startups étaient présentent en tant qu'invitées. Les voisins de l'Algérie, le Maroc et la Tunisie avaient de stands importants où ils exposaient leur différents produits et création, mais pourquoi l'Algérie et pour la troisième consécutive ne participe-t-elle pas convenablement ? Il y a presque deux mois de cela, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui a déclaré que «les pouvoirs publics œuvreront à accompagner les startups et à les soutenir dans la concrétisation de leurs projets». Sans oublier que lors du remaniement ministériel de 2016, un ministère de l'Economie numérique a été créé, ce département a visiblement disparu de l'horizon depuis presque une année, qu'en est-il de son activité ? Est-elle en pause en raison de la crise financière ? Pourtant, le gouvernement semble décidé à sortir de la dépendance aux hydrocarbures et aller vers une économie diversifiée. Les startups y font partie, dans les pays développés, ces microentreprises apportent un réel soutien à l'économie nationale. Même dans les pays en voie de développement comme la Tunisie ont pris conscience de l'importance de ces startups. En avril dernier, la loi « Startup Act » a été votée par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) en Tunisie. Il s'agit d'une loi rédigée sous le patronage du ministère des Technologies, de la Communication et de l'Economie numérique (TIC), avec la collaboration de différentes parties : start-upers, investis- seurs, incubateurs, bailleurs de fonds, société civile et administration. Parmi les avantages de cette loi est la création d'un Collège des start-up qui est la première innovation de taille. Sous la tutelle du ministère des TIC, il octroie le label « startup » à toute société qui remplit des critères techniques – entreprise créée depuis moins de huit ans, chiffre d'affaires inférieur à 10,1 millions d'euros. Ce Collège est composé de deux représentants du secteur public, de cinq membres de fonds d'investissement dédiés aux jeunes pousses et de deux experts reconnus. Revenant aux startups algériennes, malgré leur manque de visibilité lors du salon « Viva Tech » de Paris, le président d'Algeria Digital Cluster (ADC), Ahmed Mehdi Omarouyache a estimé que ces dix startups ont pratiquement atteint leurs objectifs durant cette manifestation. «Chacun des responsables des startups qui ont participé à «Viva Tech»de Paris a atteint ses objectifs», a-t-il expliqué. Le président du Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles (Reage), Fettah Ouzzani, qui a fédéré la participation de ces startups au salon, a indiqué pour sa part que même si la majorité des participants n'étaient jamais sortis pour ce genre de manifestation, «ils se sont confrontés à d'autres startups, ils se sont imprégnés des innovations mondiales.» Leurs responsables ont été reçus par les représentants, notamment, du cabinet EY-France, Orange et Société Générale, a-t-on précisé. Pour rappel, la participation algérienne était composée de dix startups venues présenter leurs solutions innovantes dans plusieurs domaines touchant l'agriculture, la gestion de la circulation routière en centre urbain, la ville intelligente (Smart city), l'écologie, la santé et la gestion du contenu. Ces startups, sponsorisées par sept entreprises privées algériennes, ont été sélectionnées à Alger par ADC sur une soixantaine d'autres projets innovants. «Viva Tech» de Paris a réuni près de 8.000 entreprises et une multitude de startups dans les domaines du numérique, de la robotisation, de l'intelligence artificielle et de la réalité virtuelle.