Réunis hier à Paris dans le cadre d'une conférence internationale dans laquelle ont participé les différents acteurs actifs dans le dossier libyen dont l'Algérie, les quatre parties libyennes en conflit ont signé une déclaration qui porte sur l'organisation d'élections législatives et présidentielles le 10 décembre prochain. Le président français, Emmanuel Macron, a invité 19 pays principaux acteurs dans le dossier libyen, dont l'Algérie qui œuvre depuis que le pays s'est livré au chaos de la guerre civile de le faire sortir par l'intermédiaire d'un dialogue politique. A l'Elysée, les quatre parties dont le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Fayez Al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'armée nationale libyenne, du président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled al-Mechri et du président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa, ont signé une déclaration portant sur l'organisation d'un scrutin, chose qui était quasi impossible auparavant. Les parties libyennes en conflit vont, de ce fait, vers un consensus national politique pour régler la crise. Les forces de sécurité libyennes «seront chargées de garantir le processus électoral, avec le soutien approprié de l'Onu, des organisations régionales et de la communauté internationale», est précisé dans la déclaration. Les responsables de toute «obstruction au processus électoral auront à rendre des comptes», ajoute la déclaration, sans préciser quelles sanctions ils pourraient encourir. Afin «d'améliorer le climat en vue des élections nationales», la Chambre des Représentants basée à Tobrouk devra se réinstaller à Tripoli et le gouvernement parallèle instauré dans l'Est du pays devra être démantelé à terme. Les deux chambres devront «s'employer immédiatement à unifier la Banque centrale de Libye et d'autres institutions», ont-ils convenu. «Nous nous engageons (...) à travailler de façon constructive avec l'Onu pour organiser des élections crédibles et pacifiques (...) et à respecter les résultats des élections», indique la déclaration politique. Avant le début de la Conférence, le Président français avait estimé, lors de son entretien avec Fayaz Al-Sarraj, que «la situation en Libye impose de prendre des décisions pour réconcilier les protagonistes de la crise que traverse ce pays». Il a, par ailleurs, insisté sur «la volonté de réconcilier en laissant les peuples souverains s'exprimer». Toujours en s'adressant à Fayaz Al-Sarraj, le Chef de l'Etat français lui avait expliqué que «votre rôle et les responsabilités que vous avez pu prendre à chaque étape ont été décisives». Il a, notamment, expliqué son souhait de voir «les responsables libyens s'engager pour un scénario de sortie de crise». La conférence internationale sur la Libye est organisée sous l'égide des Nations unies. Une vingtaine de pays, dont l'Algérie, et quatre organisations internationales (Onu, Union européenne, Union africaine et Ligue arabe) se sont réunis au palais de l'Elysée autour des dirigeants libyens dans le but d'établir une feuille de route commune pour une sortie de crise de la Libye. L'Algérie était représentée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, désigné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, pour le représenter à la conférence. Outre l'Algérie, les pays présents à cette rencontre sont : La France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Turquie, l'Italie, Malte, la Chine, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, le Qatar, les Emirats arabe unis, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Niger, le Tchad et le Congo (représentant de l'UA). «L'objectif principal pour les responsables libyens est de se mettre d'accord sur un texte devant la communauté internationale et les organisations internationales. Chacun doit présenter un front uni, un visage uni en vue de la sortie de crise», avait indiqué lundi l'Elysée, précisant que le texte prévoit un calendrier du processus électoral. Selon la même source, une autre réunion est prévue dans deux ou trois mois pour l'état d'avancement de l'accord. De notre envoyée spéciale à Paris : Zahra Kefane