Au lendemain de l'approbation par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) du rapport d'évaluation de l'économie algérienne au titre de l'article IV, l'institution financière internationale a publié vendredi, à Washington, un communiqué dans lequel, elle salue les efforts d'ajustement économique menés par le gouvernement pour faire face, depuis juillet 2014, à la chute des cours de pétrole et surmonter le défi créé par cette situation. La volonté des autorités algériennes de faire avancer les réformes pour impulser une économie diversifiée, moins dépendante du secteur des hydrocarbures et de leurs cours fluctuants, est mise en exergue dans ce communiqué. Les administrateurs du FMI «saluent les efforts des autorités pour gérer le processus d'ajustement» économique, alors que le pays fait face depuis 2014, aux défis de la baisse des cours pétroliers». L'intention des autorités d'appliquer des réformes visant à encourager le développement du secteur privé en améliorant le climat des affaires, en facilitant l'accès au crédit, ainsi qu'en renforçant la gouvernance, la transparence et la compétitivité, est particulièrement appréciée par le Conseil d'administration du FMI qui déclare «souscrire aux efforts visant à mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures, à améliorer l'efficience et la gestion des dépenses publiques, ainsi qu'à élargir les réformes des subventions» tout en protégeant les plus démunis. Selon le même communiqué, le FMI déclare «prendre bonne note du dosage de mesures prévu par les autorités, à savoir une augmentation des dépenses budgétaires en 2018, suivie de la reprise de l'assainissement des finances publiques à moyen terme, le financement monétaire des déficits budgétaires, les restrictions temporaires aux importations, ainsi que les réformes structurelles visant à diversifier l'économie». Il a suggéré en cas de maintien du financement monétaire de «mettre en place des mesures de sauvegarde» pour le plafonner en volume et en durée, ce que les autorités algériennes avaient déjà prévu. Dans ce contexte, les administrateurs du FMI ont salué l'engagement de la Banque d'Algérie à stériliser, le cas échéant, les liquidités apportées par le financement monétaire. D'après le FMI, il est possible de s'appuyer sur une variété de mécanismes de financement pour financer des projets d'investissement sélectionnés avec soin. L'institution de Bretton Woods a noté, par ailleurs, que le secteur bancaire continuait de se porter «relativement bien», précisant qu'eu égard aux risques macro-économiques et aux liens financiers au sein du secteur public, il conviendrait de renforcer le cadre macro-prudentiel, notamment, en menant plus régulièrement des tests de résistance et en établissant un dispositif de gestion des crises. Le FMI a livré quelques chiffres concernant les agrégats macro-économiques : La croissance du PIB réel a ralenti à 1,6% en 2017, contre 3,3% en 2016, en raison principalement d'une contraction de la production d'hydrocarbures, même si la croissance du secteur hors hydrocarbures a enregistré une hausse à 2,6% en 2017, contre 2,3% en 2016. La croissance devrait rebondir à 3% en 2018, avant de connaître une légère baisse à 2,7%. Selon les mêmes projections, le chômage s'est hissé à 11,7 % en septembre 2017, contre 10,5 % un an plus tôt. Le taux d'inflation moyen s'est établi à 5,6 % en 2017, contre 6,4 % en 2016 du fait du ralentissement de l'inflation pour les produits manufacturés et les services et, il était de 3,4 % en glissement annuel en avril 2018. Côté prévisions : Le FMI table sur une inflation de 7,4% en 2018 et 7,6% en 2019. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars pour s'établir à 96 milliards de dollars (hors DTS). Enfin, pour le FMI, «la dette extérieure reste négligeable, mais la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée». En avril dernier, le FMI avait revu à la hausse ses prévisions de croissance économique en Algérie pour 2017 et 2018, estimant qu'une progression devait intervenir dans le sillage d'une réduction du déficit du compte courant.