Que de palabres sur le Projet de loi de Finances complémentaire 2018 complètement en flanc de l'essentiel de ce qui devrait être les préoccupations des parlementaires. On rejette le projet de loi organique relative à la création de l'Académie algérienne de langue Amazighe sous prétexte que les premières moutures constitueraient un véritable recul, à propos de la non-application de l'article 4 de la Constitution de 2016, consacrant l'officialité de la langue berbère, comme langue officielle aux niveaux des institutions, ce qui est matériellement impossible, pour diverses raisons liées aux terminologies linguistiques employées qui se différencient selon les régions. Pour parler une langue, il faudrait au préalable qu'il y est une entente harmonieuse sur les terminologies entre les usagers, un dictionnaire de référence pour les traductions, et pour l'ensemble des spécialités composant les supports sociaux, juridiques, scientifiques, culturels, ainsi que de l'ensemble du vocabulaire indispensable aux relations humaines. Ce qui n'est pas acquis dans le contexte actuel, pour imposer la langue amazighe comme langue officielle et nationale, ce qui justifie les précisions qu'apporte l'article 4 pour la promotion de Tamazighe. L'article 4 fixe clairement que : «L'Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national. Il est créé une Académie algérienne de la langue amazighe, placée auprès du Président de la République. L'Académie qui s'appuie sur les travaux des experts, est chargée de réunir les conditions de la promotion de Tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue officielle. Les modalités d'application de cet article sont fixées par une loi organique.» Les députés de certains partis politiques sont allés visiblement trop précipitamment dans les interprétations de l'article 4, en privilégiant le débat des stratégies purement politiciennes. L'aménagement par une académie des terminologies de la langue amazighe est une voie incontournable et obligatoire pour toutes les langues vivantes. Les députés qui ont jugé que la proposition de la lé organique à créé une Académie algérienne chargée de la promotion, et du développement de notre langue séculaire comme «un véritable recul», voudraient peut être mettre la charrue avant les bœufs, pour obtenir des moyens sans obligation de résultats. Ils estiment que «le gouvernement a réduit le texte à une Académie en évitant d'aborder les questions de missions et de moyens à mettre en œuvre pour consacrer Tamazight comme langue d'usage au niveau des institutions pour lui assurer un meilleur développement», a souligné le RCD.