Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 31ème Sommet des Chefs d'Etat et Gouvernement de l'Union africaine (UA) qui se déroule aujourd'hui et demain à Nouakchott (Mauritanie). Le Premier ministre est accompagné du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Ce Sommet verra la présentation par le président rwandais Paul Kagame, président en exercice de l'UA, d'un nouveau rapport sur une réforme institutionnelle de l'UA visant notamment à garantir l'autonomie financière de l'organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique. «Le taux de recouvrement des cotisations au sein de l'UA ne dépasse pas les 30%, alors que l'Organisation panafricaine ambitionne d'assurer son autonomie financière à l'horizon 2020, sachant que 75% des fonds vont vers son budget de fonctionnement et 25% sont consacrés aux opérations de paix et sécurité en Afrique», a appris l'APS samedi à Nouakchott auprès du Conseil exécutif de l'UA à la veille du sommet de l'Organisation panafricaine. L'Algérie, l'Afrique du Sud, la Libye, l'Egypte et le Nigeria, font partie des quelques pays qui contribuent au budget de l'UA alors que l'Organisation compte 55 Etats membres. Selon une résolution du sommet de l'UA, tenu à Kigali en 2017, une quarantaine de pays membres de l'Union sont partiellement ou intégralement «défaillants» en matière de paiement des cotisations, ce qui a provoqué un écart de financement important entre le budget prévu et le financement réel. Ce déficit est comblé par des donateurs et des contributeurs, notamment la Banque mondiale, la Chine, la Turquie et l'Union européenne, a-t-on ajouté. Le Conseil exécutif de l'UA qui a clôturé ses travaux dans la nuit de vendredi à samedi en prélude au 31ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains, prévu aujourd'hui et demain dans la capitale mauritanienne, a exhorté les pays ne s'acquittant pas de leurs cotisations à faire montre d'engagement et de discipline, suggérant en même temps de revoir le barème des sanctions à l'encontre de ces Etats membres défaillants. Pour rappel, lors du sommet de Kigali, une décision a été prise pour demander à tous les Etats membres de l'UA d'appliquer le prélèvement de 0,2% sur les importations pour financer l'Union africaine. Dans ce sillage, le président de la Commission de l'UA, Moussa Mahamat Faki a fait savoir que 23 Etats membres de l'Union appliquaient déjà ou étaient sur le point d'appliquer la taxe de 0,2 % sur les importations éligibles, faisant observer que «sans une autonomie financière, l'ambitieux agenda 2063 ne sera qu'un catalogue de bonnes intentions et notre prétention au leadership continental et à l'appropriation africaine restera un vœu pieux. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du président Bouteflika, avait déjà intervenu sur cette question, au début de cette année, avant l'ouverture solennelle des travaux du 30ème Sommet de l'UA, au cours d'une session de consultations sur la réforme institutionnelle qui s'était tenue à huis clos. Il avait exposé la vision de l'Algérie sur cette question qui est parmi les principales priorités de l'action de l'UA et, en rapport avec la question de la réforme institutionnelle, avait abordé les aspects liés au financement de l'UA en indiquant que la mécanique financière de l'Organisation «devrait tenir compte d'un minimum d'équilibre entre l'ensemble des Etats membres et de leurs capacités économiques».