Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a qualifié dimanche à Nouakchott de «décision historique» la création d'un mécanisme pour trouver une solution au conflit entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Maroc. «Cette décision historique vient pour réaffirmer l'attachement de l'Union africaine aux droits du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance», a soutenu M. Ould Salek, dans une déclaration à la presse. Le chef de la diplomatie sahraouie intervenait au terme de la présentation d'un rapport du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat sur le Sahara occidental à l'occasion du 31e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Le sommet a décidé la création d'un mécanisme au niveau des chefs d'Etat pour «œuvrer afin de trouver une solution entre la République sahraouie et le Maroc», a-t-il précisé. Ce mécanisme va œuvrer en concertation avec l'ONU pour mettre «fin à ce conflit qui a trop duré entre la République sahraouie et le Maroc», a-t-il souligné. Pour lui, cette décision se base sur «les décisions et les positions connues de l'UA qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance». M. Ould Salek s'est félicité de cette prise de position de l'UA, «qui ne peut pas être éloignée de la recherche de la solution entre la République sahraouie et le Maroc». Dernière colonie en Afrique, le Sahara Occidental a été occupé par le Maroc en 1975 après le départ des troupes espagnoles, et reste à ce jour inscrit à l'ONU au chapitre des territoires à décoloniser, selon les règles du droit international en la matière. L'UA recommande la mise en place d'un mécanisme africain pour l'autodétermination du peuple sahraoui La mise en place d'un mécanisme africain pour permettre à l'Union africaine d'apporter un «appui efficace» au processus conduit par l'ONU, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, a été recommandée dimanche à Nouakchott par le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki. «Il est souhaitable que la Conférence de l'UA mette en place un mécanisme africain à même de permettre à l'UA d'apporter un appui efficace au processus conduit par les Nations unies, basé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a souligné M. Faki dans un rapport sur la question du Sahara occidental, dont l'APS a obtenu une copie à l'occasion du 31èeme sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Les résolutions pertinentes de l'ONU ont, de façon constante, demandé aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'ONU, «sans conditions préalables et de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies», lit-on dans le rapport présenté par M. Faki lors d'une séance à huis clos au sommet de l'UA. Ce mécanisme encouragerait les parties à faire preuve de «flexibilité et d'esprit de compromis, interagirait avec les Nations unies et en tant que de besoin, avec d'autres acteurs pour mobiliser le soutien le plus large possible aux efforts de l'ONU et réfléchirait, en étroite collaboration avec les Nations unies, à la substance du compromis souhaité», note le document, soulignant qu'il est «crucial que l'UA s'implique activement dans la recherche d'une solution, au conflit, au titre de sa responsabilité dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur l'ensemble du continent». M. Faki a également mentionné dans son rapport le rôle de l'UA qui devrait viser à «accompagner et à soutenir les efforts des Nations unies», précisant que l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies conduit, depuis sa prise de fonction, des «consultations intensives» avec les parties, lesquelles ont exprimé leur «engagement à coopérer avec lui». Dans les conclusions de son rapport, le président de la commission de l'UA a notamment affirmé qu'il importe que l'UA «se mobilise pour contribuer significativement à la recherche d'une solution et d'appuyer plus effectivement les efforts des Nations unies qui sont saisies du dossier».