ABEBA - Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a qualifié mardi à Addis-Abeba, de victoire l'engagement énergique des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), réunis lors de leur 29e sommet, en faveur de la cause sahraouie. "C'est une victoire importante. L'Afrique a dit non. Elle a dit que la question du Sahara occidental est d'abord africaine", a indiqué M. Ould Salek à la presse en marge du sommet qui a adopté une résolution sur le Sahara Occidental, à la clôture des travaux de l'Organisation panafricaine. La résolution africaine sur le Sahara occidental demande instamment au président de la Commission de l'UA, en concertation avec le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, de prendre les mesures appropriées, y compris la revitalisation éventuelle du Comité des chefs d'Etat décidé en 1978, pour soutenir les efforts des Nations unies et d'encourager les parties, aujourd'hui présentes toutes les deux au sein de l'UA, pour coopérer loyalement en vue du succès du nouveau processus. Le chef de la diplomatie sahraouie a, dans ce sens, "salué" la décision, aujourd'hui même, des chefs d'Etat et de gouvernement africains de donner mandat au président en exercice de l'UA, au président de la Commission, au Haut représentant spécial au Sahara occidental de l'UA et au Conseil de paix et de sécurité de l'UA de prendre toutes les initiatives dans le cadre africain et en coopération avec l'ONU en faveur de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'indépendance et à l'autodétermination, ajoutant que la décision de l'UA concerne aussi la possibilité de l'organisation, si c'est nécessaire, d'un référendum d'autodétermination. Il a rappelé dans ce sens que cette décision de l'UA intervient après que le Maroc ait tenté, depuis son adhésion en janvier dernier au sein de l'Union, de neutraliser et d'exclure tout effort africain pour la paix entre le Sahara Occidental et le Maroc, qui considère que la question sahraouie est exclusivement entre les mains du Conseil de sécurité de l'ONU, au sein duquel la France jouit du droit de veto. Dimanche dernier, le Maroc avait également essuyé un échec dans sa tentative de bloquer une mission de la commission africaine d'évaluation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Le Maroc, dont c'est la première participation aux travaux du sommet de l'Union africaine (UA), a échoué dans sa tentative d'enlever des paragraphes dans le cadre des rapports de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples, qui sur décision du Conseil exécutif de l'UA était mandaté de faire un rapport et une évaluation sur la question des droits de la l'homme dans les territoires occupés de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) , avait indiqué M. Ould Salek en marge des travaux de la 31e session du Comité exécutif de l'UA. Il avait expliqué qu'après la tentative marocaine, le Conseil exécutif, après un débat très important, a mandaté le Nigeria pour trouver un consensus, lequel a rétabli la commission dans ses fonctions et dans son mandat.