Le ministre des Affaires étrangères du Sahara occidental, Mohamed Ould Salek a déclaré, hier, à Alger, que son pays «est prêt à négocier avec le Maroc», suite à la décision prise par l'Union africaine lors de la 30ème session de la Conférence des Chefs d'Etats et gouvernements africains tenue les 28 et 29 janvier derniers, pour relancer le processus de négociation entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). C'est un pas historique, selon le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Ould Salek qui animait hier, à Alger une conférence de presse pour réagir à cette décision prise lors de la 30ème session de la Conférence des Chefs d'Etats et de gouvernements des pays membres de l'Union africaine, tenue les 28 et 29 janvier derniers, qui stipule de relancer le processus de négociation entre le Sahara occidental et la Maroc, afin de parvenir à une solution durable au conflit du Sahara occidental qui soit conforme à la lettre et à l'esprit des décisions pertinentes de l'ex-Organisation de l'Union africaine (OUA), de l'Union africaine (UA) et des Nations Unies. En ce qui concerne le référendum de l'autodétermination du peuple sahraoui, le ministre des Affaires étrangères a expliqué que ce scrutin doit être organisé en toute transparence et crédibilité. A ce sujet, il a rappelé, que durant les années 90, le Makhzen a tenté de falsifier les statistiques qui avaient été faites en 1993, par les Nations Unies pour reconnaitre la population sahraouie. A cette époque, le chef de la diplomatie a assuré que «le Maroc a usurpé l'identité de citoyens marocains, en leur octroyant les papiers sahraouis afin de gagner plus de votants de son côté». Par ailleurs, Mohamed Ould Salek a estimé que cette décision prise par l'Union africaine lors de la dernière Conférence tenue les 28 et 29, est une première, du moment que «le Maroc a rejoint l'Union africaine l'année passée, ce qui fait que l'UA s'adresse, actuellement à deux pays membres de cette organisation». Etant 55ème membre de l'Union africaine, le Maroc est appelé à respecter les décisions de cette organisation continentale, a déclaré le ministre qui évaluait cette décision comme une démarche historique qui dévoile la volonté africaine de concrétiser les objectifs principes de l'UA. Cependant, il a souligné que «pour que le Maroc apporte paix et sécurité dans le continent, il doit mettre fin à son occupation des parties du territoire de la République sahraouie et se conformer aux frontières internationalement reconnues». Le gouvernement sahraoui «est disposé à entamer des négociations directes avec le gouvernement marocain pour instaurer la paix entre les deux Etats voisins et membres de l'UA sur la base des principes de cette dernière et des décisions et résolutions de la légalité internationale afférentes», a assuré le chef de la diplomatie du Sahara occidental. Pour rappel, lors de la 30ème session de la Conférence des chefs de l'Etats et gouvernements africains, l'UA avait adopté un consensus pour la relance du processus de négociations entre le Maroc et la République sahraouie en vue de parvenir à une solution durable qui soit conforme aux décisions et résolutions de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), de l'Union africaine (UA) et décisions des Nations unies. Lors de ce Sommet, l'UA avait renouvelé son appel aux deux Etats membres afin de s'engager «sans conditions préalables dans des pourparlers directs et sérieux, facilités par l'UA et l'ONU pour la tenue d'un référendum libre et juste pour l'autodétermination du peuple sahraoui». Tout en réaffirmant sa disponibilité à réactiver le Comité des chefs d'Etat et de Gouvernement sur le Sahara occidental, la Conférence a lancé un appel en direction des deux parties pour coopérer pleinement avec le Haut Représentant de l'UA pour le Sahara Occidental, l'ancien président du Mozambique, Joaquim A. Chissano, et l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Horst Kohler.