La 82ème opération de rapatriement des migrants africains en Algérie s'est faite, hier soir depuis Tamanrasset, en présence des ONG, des Nations unies, de l'Organisation internationale de la migration, les autorités locales de Tamanrasset, ainsi que des représentants du ministère de l'Intérieur, et du gouvernement du Niger. Depuis le centre d'hébergement de la wilaya de Tamanrasset s'est réalisée, hier soir, la 82ème opération de rapartiement des migrants africains. Cette opération comme les précédentes a assuré aux migrants le transport, l'hébergement et l'alimentation jusqu'à leur retour à leur pays, le Niger. Vers 21 heures du soir, les bus ont démarré en présence des autorités gouvernementales, locales ainsi qu'une délégation étrangère. Des bus climatisés ont assuré le transport jusqu'à Ain Guezzam, à plus de 400 Km de la wilaya de Tamanrasset. C'est la que les autorités du Niger attendaient leurs ressortissants où des bus étaient assurés sur place par l'Algérie pour le transport jusqu'à la ville d'Agades au Niger qui est à 220 km des frontières algéro-nigériennes. L'opération de rapartiement s'est passée dans les meilleures conditions, supervisée sous la tutelle du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui qui a déployé tous les moyens pour le succès de cette opération. Le Chef de mission de l'Organisation internationale de la migration (OIM), Pascal Reigers, qui effectue sa première visite en tant que superviseur représentant spécial de cette organisation mondiale pour voir de plus près l'opération de rapatriement avait laissé des commentaires positifs par rapport à cela. Le premier représentant de l'OIM avait salué «les efforts déployés par les autorités algériennes pour la réussite de cette opération». Par ailleurs, il avait mis en avant la coordination entre les services algériens pour déployer les mesures nécessaires pour rapatrier dans les meilleures conditions le rapatriement des ressortissants africains. Le Chef de mission de l'OIM qui avait confirmé «être sur place pour s'encquérir de la réalité du terrain», avait sous entendu que des « des informations circulent de sources diverses sur les opérations de rapatriement». Le responsable parlait des derniers rapports qui critiquaient la manière «abusive» qu'utilisait les autorités algériennes pour rapatrier les migrants africains. Par ailleurs, Pascal Reigers avait confirmé «avoir entendu des témoignages de l'existence de réseaux de trafic humain du Niger vers l'Algérie». Cette 82ème opération qui avait commencé de Zéralda a vu le rapatriement de plus de 400 personnes. Au commencement, ils étaient 330 personnes qui ont pris la route d'Alger, dont 172 enfants, 76 femmes, ensuite 32 autres personnes ont rejoint le groupe à Laghouat avec 19 femmes et 7 enfants. A Ghardaïa, 62 personnes ont rejoint l'équipe dont 28 femmes et 24 enfants. Sur chaque point d'escale, des équipes médicales spécialisées ont été mises sur place pour fournir tout le nécessaire en matière de soin pour les migrants. Pour le médecin déployé sur Ghardaïa, «les cas soignés sont rarement graves, il s'agit de chute de tension, de faiblesse en raison du long trajet et des fortes température de chaleur». Assurant que l'équipe médicale les soigne jusqu'au bout pour reprendre le chemin. Cette sortie intervient dans une conjoncture marquée par de hautes tensions entre les autorités algériennes et la scène médiatique internationale. Une série de rapports des ONG publiés à l'encontre de l'Algérie, l'accusant d'expulser de manière «dégradante» les migrants africains. Le dernier celui de l'organisation américaine Associated Press, un reportage diffusé sur la chaîne Al Jazeera qui parle d'expulsion massive de 13.000 migrants africains «délaissés dans le Sahara». Par la suite, le gouvernement algérien, personnalités publiques ont réagi face à ces accusations, déplorant une sorte d'opération de chantage et de mise en scène à l'encontre de l'Algérie qui refuse «d'ouvrir des centres de rétention des migrants, ainsi que l'autorisation pour une base militaire sur ses terres». Auparavant, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, avait signalé «une campagne médiatique abusive à l'encontre de l'Algérie», rappelant que le gouvernement «n'a jamais ménagé aucun effort pour la prise en charge dans de meilleures conditions des migrants africains ». Il avait, par ailleurs, signalé qu'il s'agit d'une migration illégale, «ce qui est illégale en Europe est illégale en Amérique, est illégale en Algérie».