La 82ème opération de rapatriement des migrants africains vers leurs pays d'origine a commencé jeudi soir depuis Zeralda jusqu'à Tamanrasset où devrait se faire, aujourd'hui, la passation avec les autorités des pays d'origine des migrants avec lesquels a été signé l'accord de cette opération de rapatriement. Cette action, la 82ème dans son genre depuis 2014 a été suivie de plus près par l'Organisation Internationale de la Migration (OIM) et l'Organisation des Nations unies (ONU). Départ jeudi depuis Zeralda des migrants ainsi que la délégation spéciale qui les accompagne, dont les ONG, journalistes et pouvoir publics, leur ont été assuré des bus climatisés, ainsi que les besoins nécessaires en alimentation. Retours positifs de l'OIM Le Chef de mission de l'Organisation Internationale de la Migration (OIM), Pascal Reigers, qui effectue sa première visite en tant que superviseur représentant spécial de cette organisation mondiale pour voir de plus près l'opération de rapatriement, a laissé des commentaires positifs par rapport à cela. Le premier représentant de l'OIM a salué «les efforts déployés par les autorités algériennes pour la réussite de cette opération». Par ailleurs, il a mis en avant la coordination entre les services algériens pour déployer les mesures nécessaires afin de rapatrier dans les meilleures conditions les ressortissants africains. Le Chef de mission de l'OIM qui a confirmé «être sur place pour s'enquérir de la réalité du terrain», a sous-entendu que des «des informations circulent de sources diverses sur ces opérations». Le responsable parlait des derniers rapports qui critiquaient la manière «abusive» qu'utilisaient les autorités algériennes pour rapatrier les migrants africains. Par ailleurs, Pascal Reigers a confirmé «avoir entendu des témoignages de l'existence de réseaux de trafic humain du Niger vers l'Algérie». 424 migrants rapatriés Cette 82ème opération qui a commencé de Zeralda a concerné plus de 400 personnes. Au commencement, ils étaient 330 personnes ayant pris la route d'Alger, dont 172 enfants, 76 femmes, ensuite 32 autres ont rejoint le groupe à Laghouat avec 19 femmes et 7 enfants. A Ghardaïa, 62 personnes ont rejoint l'équipe dont 28 femmes et 24 enfants. Sur chaque point d'escale, des équipes médicales spécialisées ont été mises en place pour fournir tout le nécessaire en matière de soin pour les migrants. Pour le médecin déployé sur Ghardaïa, «les cas soignés sont rarement graves, il s'agit de chute de tension, de faiblesse en raison du long trajet et des fortes température de chaleur». Assurant que l'équipe médicale procède à leurs soins jusqu'au bout pour reprendre le chemin. Le Croissant-Rouge aux petits soins Les éléments du Croissant-Rouge Algérien (C-RA) déployés sur place ou ceux qui accompagnaient la délégation pendant tout le trajet ont été aux petits soins. Nourriture, soins, soutien moral, la jeune équipe du C-RA a été remarquable par son action menée corps et âme malgré la fatigue, le manque de sommeil et la chaleur. Le seul bémol de la sortie était le manque sérieux en communication entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et les journalistes. Ces derniers ont déploré ce manque de coordination entre la presse et le ministère pour mieux gérer cette sortie de son angle médiatique. Cette sortie intervient dans une conjoncture marquée par de hautes tensions entre les autorités algériennes et la scène médiatique internationale. Une série de rapports des ONG publiés à l'encontre de l'Algérie, l'accusant d'expulser de manière «dégradante» les migrants africains. Le dernier, celui de l'organisation américaine Associated Press, un reportage diffusé sur la chaîne Al Jazeera qui parle d'expulsion massive de 13.000 migrants africains «délaissés dans le Sahara». Par la suite, le gouvernement algérien, personnalités publiques, ont réagi face à ces accusations, déplorant une sorte d'opération de chantage et de mise en scène à l'encontre de l'Algérie qui refuse «d'ouvrir des centres de rétention des migrants, ainsi que l'autorisation pour une base militaire sur ses terres». Auparavant, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, avait signalé «une campagne médiatique abusive à l'encontre de l'Algérie», rappelant que le gouvernement «n'a jamais ménagé aucun effort pour la prise en charge dans de meilleurs conditions des migrants africains». Il avait, par ailleurs, signalé qu'il s'agit d'une migration illégale, «ce qui est illégale en Europe est illégale en Amérique, est illégale en Algérie». Par contre, «l'Algérie n'a jamais manqué de bien accueillir ces migrants dans les meilleures conditions ».