Ira-t-on vers une finale Croatie - Belgique, ou Belgique - Angleterre ? Les spécialistes du football n'hésitent pas à le déclarer ouvertement. C'est leur pronostic. Un pronostic qui soulève déjà de la poussière du côté français. Pourquoi pas ? Tous les ingrédients militent en faveur d'une telle option. La France est sur un nuage et semble déjà avoir le trophée. Les joueurs s'orientent vers cette concrétisation que toute la France attend, ce qui est légitime, mais le jeu que mettent en scènes ses acteurs, risquent de ne pas freiner l'adversaire belge, capable de changer jusqu'à de trois tactiques de jeu pour éviter d'encaisser en plein match. De l'aveu même de Neymar, dans une interview accordée à Red Bull, la Belgique a de quoi tenir la dragée haute à la sélection de France, considérée a tort ou à raison, de favori. Eden Hazard et consorts n'ont pas eu beaucoup de mal à franchir les paliers quand l'enjeu devient crucial. Dotée d'un vivier de joueurs exceptionnel, la Belgique sait développer son jeu contre les grosses équipes. Elle dispose de l'un des effectifs les plus impressionnants au monde. Gareth Southgate, sélectionneur de l'Angleterre, n'a pas hésité à parler «d'apogée» pour qualifier la génération belge. «La sélection de Roberto Martinez dispose d'un joueur de classe mondiale à chacune des lignes sur le terrain, de Thibaut Courtois jusqu'à Eden Hazard, en passant par Vincent Kompany et Kevin de Bruyne.» Dans son évaluation des meilleurs joueurs issus des cinq grands championnats, les Diables Rouges ont terminé en tête de leur groupe avec un bilan impressionnant : 10 rencontres, neuf victoires, un match nul, 43 buts inscrits et 6 encaissés. Car, face aux grosses équipes, la Belgique n'est plus que l'ombre d'elle-même. Un confrère rappela nos bons souvenirs, la Coupe du Monde 2014, ou la sélection sort de son groupe avec trois victoires en poche, élimine les Etats-Unis lors de la prolongation en huitième et échoue en quarts de finale contre le premier gros adversaire, l'Argentine, 1 - 0. Bis repetita à l'Euro 2016, où les Diables Rouges calent d'entrée contre l'Italie avant de relever la tête contre la Hongrie en huitième de finale puis d'être éliminés contre le Pays de Galles 3 - 1 en quarts de finale, où l'enjeu commençait à devenir important. Entre ces deux compétitions, la Belgique a affronté, à plusieurs reprises, de gros calibres en matchs amicaux, avec le même constat : une défaite contre le Portugal 2 - 1, un revers contre l'Espagne 2 - 0 et une égalité 1 - 1 contre les Pays-Bas. «Les Diables Rouges s'étaient toutefois imposés contre la France (4 - 3) et l'Italie (3 - 1) en 2015. «Des résultats étranges, alors que les joueurs belges, qui évoluent pour la plupart dans les grands clubs, ont emmagasiné une grande dose d'expérience. Le problème pourrait alors venir du mental, ou du plan tactique», rappel un éditorialiste. Lors d'une conférence de presse, Eden Hazard dira «La majorité des joueurs évolue dans de gros clubs. Tout le monde est conscient de la qualité du groupe et de ce que l'on peut y faire.» On sait qu'avant la rencontre face Le Daily Mail avait fait une analyse pointilleuse du match des Diables Rouges contre l'Egypte. C'est surtout Eden Hazard qui a reçu des louanges. Gareth Southgate et son staff pourront vite confirmer ce que tout le monde craint depuis longtemps : Eden Hazard porte sur ses épaules les espoirs de toute une nation. Si tu le neutralises, tu neutralises la Belgique. Mais c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. «La star de Chelsea peut être énigmatique mais une fois qu'il tourne le bouton, c'est un footballeur magnifique. Pendant la première mi-temps, tous les regards étaient constamment braqués sur lui». «Roberto Martinez a conçu son équipe pour offrir le plus de liberté possible à Hazard. On a pu constater la colère sur son visage quand le capitaine a été fauché après seulement 30 secondes de jeu par Tarek Hamed. Hazard fut à nouveau l'homme qui a terrorisé les défenses de Premier League cette saison». La structure de l'équipe et son animation ont marqué les esprits. Réussira-t-elle à le faire lors de cette dernière marche de la coupe du monde 2018 ?