Vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a clôturé à 75,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de jeudi. Le même jour, le Wall Street Journal (WSJ) a affirmé que les Etats-Unis et des responsables occidentaux envisagent d'avoir recours aux réserves stratégiques de pétrole si une augmentation de la production par l'Arabie saoudite et les pays de l'Opep ne suffisait pas à contenir la hausse des prix de l'or noir. De nombreux analystes restent persuadés que les prix du pétrole vont grimper à moyen terme, alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu cette semaine dans un rapport que les risques de perturbations de la production se multiplient. Selon l'Agence, «aucun signe» ne montre en outre que le relèvement de la production dans les pays qui en ont les capacités sera suffisant pour «apaiser les craintes d'une contraction du marché». Les 24 pays producteurs OPEP et non OPEP, ont convenu le 23 juin dernier à Vienne de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l'accord de baisse qui vise à retirer du marché 1,8 million de barils/jour (1,2 million barils/jour pour les membres de l'OPEP, 0,6 million barils/jours pour les producteurs hors OPEP). Mercredi, les analystes de Barclays estimaient déjà que les gouvernements de pays consommateurs pourraient débloquer leurs réserves de secours pour éviter que le prix trop élevé du baril ne pèse sur leurs économies. En fait, les cours du pétrole qui ont avancé vendredi, tentent, en vain, selon les spécialistes, de limiter le net recul hebdomadaire observé après un plongeon mercredi sur fond de tensions commerciales et de production en Libye. En effet, sur la semaine, le cours du Brent a chuté de 2,62%, accusant sa deuxième semaine de recul de suite. «En l'absence de nouvelle majeure, le marché a tenté vendredi de reprendre une partie de ses lourdes pertes accumulées cette semaine», a commenté James Williams de WTRG. Mercredi, le cours du Brent avait accusé sa plus lourde chute en deux ans et demi et le WTI en un an alors que l'escalade des tensions commerciales avait continué entre la Chine et les Etats-Unis, tandis que des champs pétroliers libyens avaient rouvert. «Les courtiers ont semblé reconsidérer en fin de semaine l'impact réel de la réouverture des champs pétroliers libyens après leur réaction véhémente mercredi», a noté M. Williams. De nombreux analystes restent persuadés que les prix vont grimper à moyen terme, alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu cette semaine dans un rapport que les risques de perturbations de la production se multipliaient. «L'AIE prévoit un marché plus ou moins à l'équilibre au deuxième semestre, mais cela ne prend pas en compte les pertes en Iran», ont prévenu les analystes de Commerzbank. A partir de novembre, les importateurs de pétrole iranien pourraient être sanctionnés par les Etats-Unis et Washington n'a pour l'instant pas accordé d'exemption. L'offre mondiale de pétrole est actuellement resserrée. L'Arabie saoudite et la Russie, deux des trois plus grands producteurs mondiaux avec les Etats-Unis, ont annoncé fin juin lors d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qu'elles augmenteraient leur production pour compenser ces baisses. «Les capacités de réserves mondiales sont actuellement extrêmement serrées. Le marché a de quoi être nerveux d'ici à ce que les augmentations de production se matérialisent réellement», a estimé M. Williams.