La marge bénéficiaire des boulangers est encore faible « en dépit de la subvention de la farine comme matière essentielle dans la confection du pain. Une augmentation permettra d'éviter la fermeture de plusieurs boulangeries en raison de l'impossibilité de poursuivre l'activité étant donné que le prix actuel de la baguette ne reflète pas son coût réel», a déploré hier le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kalafat. Selon le site électronique Sebq Presse, M. Kalafat a souligné que «le dossier de la marge bénéficiaire du pain sera traité prochainement par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix». La Fédération avait soumis une proposition pour fournir aux boulangers une farine mixte destinée exclusivement à la fabrication du pain, a-t-il rappelé, indiquant que cette proposition garantissait une marge de bénéfice «raisonnable» aux boulangers en plus de ses avantages pour la santé. Rappelant que quelque 3.000 boulangers ont été contraints à la fermeture durant l'année 2017, il a expliqué que ceux qui poursuivent leur activité ont trouvé la solution en délaissant la fabrication du pain «ordinaire» pour le pain «amélioré» alors que d'autres réduisent carrément le poids de la baguette à moins de 250 gr (poids réglementaire). Ainsi, 30% de la farine subventionnée par l'Etat est utilisée en dehors de la boulangerie, pour cela il est proposé la production d'une sorte de farine destinée exclusivement à la fabrication du pain pour barrer la route au détournement des produits subventionnés. En outre, Le président de la FNB, Youcef Kalafat a indiqué auparavant que le nombre des boulangeries à Alger a baissé sensiblement au cours des quatre dernières années, passant de 1.400 à 630 boulangeries situées principalement dans les communes d'El Harrach, Baraki, Zéralda, Gué de Constantine et d'autres communes à l'est et à l'ouest de la capitale, tandis qu'une absence totale de ces boutiques est constatée au «cœur de la capitale» notamment à la rue Larbi Ben M'hidi, Colonel Amirouche et Ali Boumendjel. Abordant les difficultés quotidiennes rencontrées par les citoyens des nouvelles cités, M. Kalafat a relevé que la FNB avait attiré l'attention des autorités compétentes sur ce problème, d'autant, a-t-il dit que ce «manque» n'est pas propre au centre de la capitale, car même les citoyens bénéficiaires des récentes opérations de relogement ne trouvent pas de boulangeries et se contentent des produits vendus par les magasins d'alimentation générale. A noter enfin, que les préoccupations des boulangers portent essentiellement sur la baisse de la marge bénéficiaire suite à l'augmentation, depuis janvier 2018, des prix des ingrédients entrant dans la confection du pain.