La transition politique sous tutelle de l'Armée nationale populaire (ANP), telle que suggérée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Abderazak Makri, en prévision de la présidentielle d'avril 2019, n'a pas suscité l'adhésion escomptée du courant démocratique. L'opposition, représentée, principalement, par le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rejeté la proposition de Abderazak Makri dans le fond et dans la forme. L'initiative du FFS s'inspire de la guerre de libération nationale qui a triomphé du colonialisme grâce à un consensus national et populaire contre l'adversité, construit par les dirigeants du mouvement national. «Le processus qui a été entamé en 2014 et qui s'est confronté à l'absence de volonté politique du pouvoir, se poursuivra», indique le plus vieux parti de l'opposition, le FFS de feu Hocine Ait Ahmed, rappelant que la déclaration du 1er novembre 1954 comme la plate-forme de la Soummam, fruit de ce consensus, ont conduit le peuple algérien à la victoire. En donnant, a-t-il observé, la priorité à la mobilisation citoyenne pour réaliser un consensus populaire jusqu'à la concrétisation des objectifs fixés sur le plan politique, économique, social, culturel et environnemental, dans la perspective d'un changement du système et l'avènement de la deuxième république. «Le projet de reconstruction du consensus national constitue la seule alternative afin d'éviter au pays une crise majeure pouvant porter atteinte à son unité et à sa sécurité», considère le FFS. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime, pour sa part, que l'implication directe de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la gestion de l'impasse actuelle ne peut constituer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays. «L'Algérie a besoin de jeter les bases d'institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l'autoritarisme et du fait du prince », indique le parti dans un communiqué. Au lieu de revendiquer les conditions d'une compétition régulière et transparente pour garantir l'exercice de la souveraineté du peuple, des parties se revendiquant d'un système démocratique s'égarent dans des fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise, relève le parti de Mohcine Bellabes, recommandant à ceux qui se réclament de la démocratie d'éviter, au moins, de compliquer la situation par des initiatives sans issues. Même le Mouvement populaire algérien (MPA) s'est dit opposé à toute idée de transition, rejetant toute idée de crise.