À l'idée d'un consensus national supervisé par l'armée, le FFS oppose sa proposition pour un consensus d'essence populaire. Une délégation du Mouvement pour la société de la paix (MSP) a été reçue, hier, à sa demande, au siège national du Front des forces socialistes (FFS). Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed, qui a rendu compte de cette rencontre, à travers un communiqué signé de son premier secrétaire, Hadj Djilani, se démarque carrément de l'option d'un consensus national dans les termes envisagés par le MSP. En l'occurrence une période de transition démocratique de cinq ans, parrainée par l'institution militaire, au cours de laquelle, pouvoir, opposition, syndicats et société civile devront parvenir à un consensus national. En effet, au consensus national supervisé par l'armée, le FFS oppose un consensus d'essence populaire. Un processus enclenché en 2014, mais qui s'est heurté à une absence de volonté politique de la part du pouvoir en place. Tout en développant sa vision de la transition, le FFS se garde de critiquer l'initiative du président du MSP qui prévoit de rencontrer aussi incessamment les responsables du Front de libération nationale (FLN). Néanmoins, dans son communiqué, le FFS déclare avoir réaffirmé, durant cette rencontre, "son projet de reconstruction de consensus national, seule alternative afin d'éviter au pays une crise majeure pouvant porter atteinte à son unité et à sa sécurité". Le secrétariat national du parti précise que son initiative s'inspire de la déclaration de la guerre de Libération nationale "qui a triomphé du colonialisme grâce à un consensus national et populaire contre l'adversité, construit par les dirigeants du mouvement national". Le FFS réaffirme, en outre, sa volonté de poursuivre sa démarche en "donnant la priorité à la mobilisation citoyenne jusqu'à la concrétisation des objectifs fixés sur le plan politique, économique, culturel et environnemental, dans la perspective du changement de système et l'avènement d'une deuxième République". Le président du MSP, Abderrezak Makri, ne semble pas avoir réussi à faire adhérer à son projet de transition aucun des partis politiques qu'il a rencontrés jusqu'à présent. Avant le FFS, le MSP a, en effet, engagé des pourparlers avec Ali Benflis, président de Talaie El-Houriat, et Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien. Ces deux personnalités politiques ne partagent pas davantage sa vision de l'implication de l'armée dans le processus politique. Nissa H.