Les prix du pétrole montaient à nouveau vendredi en cours d'échanges européens alors que les investisseurs profitaient de la faiblesse du dollar pour effectuer des achats avec d'autres devises. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 75,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 78 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance prenait 73 cents à 68,56 dollars. Le Brent a touché vers 08H20 GMT son plus haut niveau en près un mois et demi à 75,49 dollars. «Le pétrole a reçu un coup de fouet du marché des changes», alors que le dollar reculait, a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. «Les sanctions iraniennes commencent à mordre sur l'offre du marché de l'énergie», a ajouté Artjom Hatsaturjants, analyste chez Accendo Markets. Les mesures prises par Washington dans le cadre de la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien empêcheront début novembre les importateurs de pétrole de se fournir auprès de Téhéran. Alors que les acheteurs se préparent à l'entrée en vigueur de ces sanctions, les exportations iraniennes reculent déjà. «L'Iran est le troisième plus grand producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), et sa production pourrait reculer d'entre 2,5 et un million de barils par jour», a jouté M. Hatsaturjants. La semaine prochaine, certains des membres de l'Opep ainsi que des représentants de leurs partenaires, qui contrôlent leurs extractions depuis début 2017 pour éviter un surplus de l'offre, se réuniront. Le ministre iranien de l'Energie sera convié à cette réunion, alors que Téhéran accuse ses partenaires saoudiens et russes de les pénaliser en augmentant leurs productions respectives, ce qui atténue les effets négatifs des sanctions pour les autres pays que l'Iran.