Le climat des affaires restant boudeur, en cette période de vacances estivales, où les ministres et les walis entament à peine leur retour pour attaquer une rentrée, nécessitant des rééquilibrages dans le canevas macroéconomique, dans le but d'endiguer les flux excédentaires de la monnaie en circulation, pour au moins assurer la stabilité des prix. L'inflation fait des dégâts, qu'il serait mal aisé d'occulter spécialement depuis la mise en route de la planche à billets. Cette situation délicate se répercutant sur une croissance déjà timide, fait réagir le Gouverneur de la Banque d'Algérie pour freiner l'envol des prix à la consommation. L'inflation officiellement a été de 4,6% à juin 2018, ce qui impose des «stérilisations et des cantonnements», selon les mots utilisés par les responsables de la politique monétaire qui ont remarqué des effets systémiques, sur l'économie qui ne seraient uniquement liés au financement non conventionnel. Des causes exogènes expliquent les successives dévalorisations du dinar s'enchaînant depuis des années, et qui reprennent ces dernières semaines, selon un communiqué de la Banque d'Algérie, laquelle précise que «le dinar algérien a perdu 50% de sa valeur face au dollar en l'espace de quatre ans, consécutivement à la crise de l'effondrement brutal des cours mondiaux du pétrole», pas seulement, puisque la monnaie américaine toutes les fois que sa valeur amplifie, notre dinar se déprécie, ce qui signifie que notre économie reste vulnérable aux chocs externes. L'Algérie, malgré un prix du baril de pétrole se négociant en moyenne à 75 dollars, dont la finalité est d'encourager le refinancement des banques et du Trésor, il s'avère que les dettes internes couvertes par la BA en période de crise de liquidités, ont grandement besoin d'assainissement financier, et c'est justement dans ce sens, d'après M. Loukal : «Qu'en prévision du retournement de situation d'excès de liquidité du système bancaire qui avait duré une quinzaine d'années, la Banque d'Algérie avait promulgué une batterie de textes réglementaires pour faire face à l'assèchement prévisible de la liquidité bancaire». Tenant compte du retournement de situation de la trésorerie des banques et de l'assèchement de la liquidité sur le marché monétaire, le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d'Algérie avait décidé, en août 2017, de ramener le taux de la réserve obligatoire de 8% à 4% (après une baisse, en mai 2016, de 12% à 8%), et ce, afin de «libérer une liquidité additionnelle sur le marché estimée à 350 milliards de DA», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, en octobre 2017, la loi relative à la monnaie et au crédit a été amendée afin d'autoriser la Banque d'Algérie à financer directement, notamment, le déficit budgétaire, le refinancement de dettes publiques et le Fonds National d'Investissement (FNI). Mais pour M. Loukal, le principal défi est désormais de continuer à «assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants». A cette fin, il a assuré que la Banque d'Algérie «dispose des instruments adéquats pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser dans la mesure nécessaire». En effet, a-t-il renchéri, au 8 janvier 2018, «les opérations de reprise de liquidité ont débuté».