Le gouverneur de la Banque d'Algérie a signalé qu'à partir de la mi-novembre 2017, les facteurs autonomes ont généré, de nouveau, un excédent de liquidités qui s'élève à environ 1 500 milliards de dinars dans les premiers mois de 2018. Le principal défi pour la Banque d'Algérie est de continuer à "assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiel et persistant", a indiqué, jeudi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. Lors d'une rencontre avec la place bancaire du pays, qui avait également porté sur le nouveau dispositif de renforcement de la collecte des devises des particuliers, le gouverneur de la Banque d'Algérie a précisé que la Banque d'Algérie "dispose des instruments adéquats pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser en cas de nécessité". Mohamed Loukal a rappelé qu'à partir d'août 2016, le système bancaire, dans son ensemble, "faisait face à un déficit de liquidités auquel la Banque d'Algérie avait répondu en offrant des liquidités via des opérations de refinancement". Par ailleurs, la loi relative à la monnaie et au crédit a été amendée en octobre 2017 afin d'introduire le financement non conventionnel (planche à billets). Une première tranche a été émise fin octobre-début novembre 2017 pour un montant de 2 185 milliards de dinars, tandis qu'une seconde tranche a été mise en place en janvier 2018 pour un montant de 1 400 milliards de dinars, soit un total de 3 585 milliards de dinars. Selon Mohamed Loukal, l'impact "immédiat et le plus visible" de ces dispositifs "est la transition rapide d'un déficit de liquidités du système bancaire, dans son ensemble, vers un excédent substantiel de liquidités". Le gouverneur de la Banque d'Algérie a signalé qu'à partir de la mi-novembre 2017, "les facteurs autonomes ont généré, de nouveau, un excédent de liquidités important qui s'est élevé à environ 1 500 milliards de dinars dans les premiers mois de 2018". Ainsi, après une longue période caractérisée par une contraction des liquidités obligeant le gouvernement à abaisser, à plusieurs reprises, le taux de la réserve obligatoire et à aller vers une mesure extrême comme la planche à billets, on assiste à un retournement de situation de la trésorerie avec un environnement de surplus de liquidités. Mohamed Loukal a souligné que "les opérations de reprise de liquidités ont débuté" le 8 janvier 2018. De plus, au 15 janvier 2018, au début de la première période de constitution de la réserve obligatoire, la Banque d'Algérie a augmenté le taux de cette dernière, passant de 4% à 8%. De surcroît, il a fait savoir que le Comité des opérations de politique monétaire a décidé, en mai dernier, de nouvelles mesures : une augmentation du taux de la réserve obligatoire le portant de 8% à 10% et une opération de "cantonnement" partiel de la liquidité. Pour M. Loukal, l'utilisation appropriée de ces instruments devrait permettre de "stériliser l'excédent de liquidités induit par le programme de financement monétaire". Au cours des prochains mois, a-t-il tenu à préciser, la Banque d'Algérie "continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires, et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l'ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix". Saïd Smati