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Le trafic de devises porte atteinte à la sécurité nationale
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 09 - 2018

Depuis quelques jours sur certains plateaux de télévisions et commentaires, le sujet sensible du trafic de devises est commenté par certains plateaux de télévisions, sites et journaux, induisant parfois en erreur l'opinion publique sur une très faible méconnaissance du sujet, certains ayant avancé soit par méconnaissance ou par calcul politique le faux montant faramineux de 150/200 milliards de dollars entre 2000/2017, ce qui donnerait un taux de surfacturation d'environ 25/30%.
Devant différencier acte de gestion pratiques normales de la corruption, afin d'éviter la démobilisation des managers, les services de sécurité et les différents organisâmes de contrôle devant vérifier l'origine de ces montants de transferts illicites de devises saisissent régulièrement des importantes sommes de sorties de devises aux frontières, l'objectif stratégique est d'établir la connexion entre ceux qui opèrent dans le commerce extérieur à travers les surfacturations et les montants provenant essentiellement d'agents possédant des sommes en dinars au niveau local, non connectés aux réseaux internationaux.
1.-Aussi, il s'agira d'éviter cette confusion dans le calcul du montant de la sphère informelle en différenciant différents ratios qui donnent des montants différents soit par rapport au produit intérieur brut( PIB), par rapport à la masse monétaire en circulation et le montant des devises échangé sur le marché parallèle. Les montants saisies au niveau des ports et aéroports sont relativement très faibles. Le grand trafic auquel le gouvernement doit porter toute l'attention essentiel provient des surfacturations dont une partie reste à l'étranger et une autre partie rentre par différentes voies alimentant les marchés de devises sur le marché parallèle constituant une atteinte à la sécurité nationale et dont la responsabilité est interministérielle : finances à travers ses démembrements- douanes-fiscalité, banques)-ministère du transport, ministère du commerce, et bon nombre d'autres départements ministériels.
Aussi, il ne faut pas se tromper de cibles, devant différencier stratégie et tactiques pour paraphraser le langage des stratèges militaires. Or, existe souvent une confusion entre les sorties de devises résultant des importations de biens et services environ 600 milliards de dollars entre 2000/2017 et le total des dépenses d'environ 1100 milliards de dollars (document officiel du gouvernement), budget équipement et fonctionnement (constitué en grande partie de salaires).
Il s'agit de différencier les surfacturations en dinars (pour des projets ne nécessitant pas ou peu de devises) des surfacturations en devises, existant deux sphères d'agents ceux reliés uniquement au marché interne (dinars) et ceux opérant dans le commerce extérieur (devises), ce processus se faisant en complicité avec les étrangers, bien que certains agents économiques opèrent sur ces deux sphères. Prenons l'hypothèse d'un taux de 10% de surfacturation, étant plus facile pour les services où certaines surfacturations peuvent atteindre plus de 15%.
Les sorties de devises de biens et services entre 2000/2017, étant estimées à environ 600 milliards de dollars, cela donnerait un montant total de sorties de devises de 60 milliards de dollars soit 7080 milliards de dinars, certes montant important mais loin de certains montants données par la propagande sans analyses objectives.
Que représente ces quelques millions de dollars par rapport à ce montant colossal, 12 fois plus que le déficit cumulé sur plusieurs années de la caisse des retraites dont le montant vient d'être estimé officiellement à 580 milliards de dinars? Devant s'attaquer à l'essentiel, une nouvelle régulation de l'économie algérienne existant un théorème en sciences politiques : 80% d'actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur le fonctionnement de la société avec un gaspillage financier que l'on voile par de l'activisme, mais 20% d'actions bien ciblées ont un impact de 80%, favorisant le développement, renvoyant à une vison stratégique qui fait cruellement défaut.
2.- Ces transferts illégaux de devises ne datent pas d'aujourd'hui devant ramener pour des comparaisons sérieuses la valeur du dinar qui est coté en septembre 2018 à 118 dinars un dollar et en 1974 nous avions 5 dinars pour un dollar. Ayant eu à diriger le dossier du bilan de l'industrialisation entre 1965 et 1978 pour le gouvernement de l'époque ayant quantifié d'importants surcoûts par rapport aux normes internationales, et le dossier des surestaries en 1983 en tant que directeur général es études économiques et haut magistrat comme premier conseiller à la Cour des comptes, pour la présidence de l'époque au moment du programme anti-pénurie, au vu des importants montants illégaux détectées à travers des échantillons, j'avais conseillé à la Présidence de l'époque d'établir un tableau de la valeur en temps réel, reliant toutes les institutions concernées aux réseaux internationaux (prix, poids, qualité), tableau qui malheureusement n'a jamais vu le jour du fait que la transparence des comptes s'attaquait à de puissants intérêts occultes.
Evitons d'induire en erreur l'opinion publique par une analyse objective car ces pratiques condamnables qui portent atteinte à la sécurité nationale et au développement futur du pays, existant des liens entre trafic de devises, de drogue et terrorisme (voir intervention du Pr Abderrahmane Mebtoul «l'Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne»- Ministère de la Défense nationale -Institut de Documentation, d'Evaluation et de Prospective trafic des frontières et la sécurité au Sahel 27 mars 2018- Le Pr Abderrahmane Mebtoul interviendra en décembre 2018 à l'invitation du Ministère de la Défense nationale -Institut de Documentation, d'Evaluation et de Prospective qui organisera une rencontre internationale sur le thème «l'environnement sécuritaire de l'Algérie en 2035 :quelles conséquences pour notre outil de défense». Il s'agira par une analyse objective, d'expliquer l'écart d'environ 50% entre le cours du dinar sur le marché parallèle et la cotation officielle qui favorise ces pratiques occultes, ainsi que le trafic des marchandises aux frontières, renvoyant également à la politique des subventions généralisées et sans ciblage) entre le cours du dinar sur le marché parallèle et la cotation officielle.
Car lorsqu'un Etat émet des lois ou décrets qui ne correspondent pas à l'Etat de la société, cette dernière enfante ses propres codes qui lui permettent de fonctionner de manière bien plus crédible que celle obligée par l'Etat sans recourir à un contrat de confiance. Tout cela renvoie aux au fonctionnement de la société, d'analyser le marché informel au niveau international et national, produit de dysfonctionnements des institutions. L'écart marché officiel /marché informel s'explique par la diminution de l'offre du fait que la crise mondiale, combinée avec le décès de nombreux retraités algériens, a largement épongé l'épargne de l'émigration.
Cette baisse de l'offre de devises a été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l'étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie montrant clairement que le marché parallèle de devises est bien plus important que l'épargne de l'émigration. Ces montants fonctionnant comme des vases communicants entre l'étranger et l'Algérie renforcent ainsi l'offre (voir étude du Pr Abderrahmane Mebtoul Institut Français des Relations internationales où en 2017, l'Ifri est classé au 2e rang des think tanks les plus influents du monde derrière derrière Brookings Institution (Etats-Unis) et devant Carnegie Endownment (Etats-Unis) selon le "Global Go-To Think Tanks Index 2017" de l'Université de Pennsylvanie, «le poids de la sphère informelle au Maghreb» (décembre 2013 50 pages). Il existe donc un lien dialectique entre ces sorties de devises dues à des surfacturations et l'offre, sinon cette dernière serait fortement réduite et le cours sur le marché parallèle de devises serait plus élevé, jouant donc, comme amortisseur à la chute du dinar sur le marché parallèle.
Pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, l'Algérien ne place pas seulement ses actifs dans le foncier, l'immobilier ou l'or, mais une partie de l'épargne est placée dans les devises. En effet, beaucoup de ménages se mettent dans la perspective d'une chute des revenus pétroliers, et des réserves de change qui tiennent la cotation du dinar à plus de 70% achètent les devises sur le marché informel. Aussi la cotation du dinar sur le marché parallèle et les transferts illicites de capitaux seront fonction du niveau des réserves de change fonction de l'évolution des recettes de Sonatrach qui procurent directement et indirectement 97/98% des recettes en devises, des importations de biens et des services (ces derniers fluctuant entre 9/11 milliards de dollars/an).
Selon les statistiques officielles, sauf miracle d'un cours à 100 dollars le baril, les réserves de change sont passées en 2013 de 194,0 milliard de dollars, à 97,3 milliards fin 2017 avec des prévisions de 82/83 milliards de dollars fin 2018, et selon l'avant projet de loi de finances 2019, 62 milliards de dollars en 2019,en 2020 à 48 milliards de dollars et en 2021 34 milliards de dollars et. 12 milliards de dollars selon le rapport FMI du 22 juillet 2018.
En résumé, il s'agit d'éviter la dérive vénézuélienne. Doté de la première réserve mondiale de pétrole (environ 302,25 Mds de barils contre 10/12 pour l'Algérie), le Venezuela actuellement en faillite, excessivement dépendant des fluctuations du prix du pétrole (qui constitue 96% des exportations.
Pour terminer, évitons toutefois la sinistrose, comme je l'ai démontré dans une interview à l'American Herald Tribune (USA) le 11 aout 2018, par une bonne gouvernance et la valorisation du savoir qui constituent le pivot d'un développement en ce XXIème siècle. S'adaptant au nouveau monde (digital et intelligence artificielles), l'Algérie a toutes les potentialités pour fonctionner sur la base de 70 dollars le baril, évitant ce scenario catastrophe qui aurait un impact à la fois interne, politique et social, mais également géostratégique sur toute la région méditerranéenne et africaine.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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