Dans un message de condoléances, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a salué le parcours d'un artiste qui a «toujours porté ses racines algériennes sur les scènes internationales» et qui a donné «un écho» à la culture de son pays à travers ses chansons depuis les années 1980 lorsqu'il menait le groupe de fusion de la musique algérienne au rock anglo-saxon dénommé «Carte de séjour». La disparition de Rachid Taha à un âge où il pouvait encore donner est une «grande perte pour l'art et la musique algériens», poursuit le ministre. Sur son compte Twitter, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a présenté ses condoléances à la famille de l'artiste et à ses fans. L'ambassadeur d'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a exprimé, dans un tweet, sa tristesse suite à la disparition d'une «icône de la musique algérienne». Kamel El Harrachi, fils du célèbre chanteur et compositeur Dahmane El Harrachi, a qualifié de «prématurée» la disparition de celui qui a revisité l'oeuvre de son père et qu'il a remise au goût du jour. Des musiciens de renom à l'image du guitariste Lotfi Attar du mythique groupe Raïna Raï, ou le leader du groupe «Ithrane», Mohssen Ferrah, ont déploré une perte immense pour la culture algérienne qui «voient partir un autre digne représentant» qui a toujours oeuvré pour la promotion de la musique de son pays et pour un travail de recherche ininterrompu. Après l'annonce du décès de Rachid Taha, des figures du cinéma à l'image de Idir Benaibouche et Sofia Djama ont également fait part de leur «profonde tristesse», en regrettant une «grande perte» pour la musique algérienne. Dans un post sur son compte Facebook, l'écrivaine et poétesse Rabia Djelti, rend hommage à la «voix exceptionnelle» et éternelle de l'interprète de «Errayeh», célèbre chanson de Dahmane El Harachi, reprise avec succès par Rachid Taha. Dans le monde des médias, plusieurs journalistes, à l'image de Fatma Baroudi, Farid Alilat, Said Khatibi, ou encore Mourad Achour ont salué le travail de recherche du «rockeur» qui a repris de grands noms de la chanson algérienne dont Khelifi Ahmed, Akli Yahiatène, Hadj M'hammed El Anka, Nass El Ghiwane, Cheb Hasni ou encore Farid El Atrache. Le caricaturiste Hichem Baba Ahmed, plus connu dans les médias sous le nom de «Hic», a, quant à lui, rendu un hommage appuyé au défunt en publiant sur son compte Facebook une caricature du chanteur sur scène. Rachid Taha, né le 18 septembre 1958, à Sig (près Oran), était une des personnalités fortes et attachantes de la scène rock hexagonale dès ses débuts en 1981 avec «Carte de Séjour», dont il était le charismatique leader. Avec ce groupe, Taha, arrivé en France à 10 ans, se fit le porte-drapeau de la communauté d'origine maghrébine de seconde génération. Rachid Taha, qui a grandi avec le punk et le rock, ne cessa par la suite d'y rester fidèle tout en y infusant de la musique orientale, comme avec sa reprise en 2004 de «Rock the Casbah» de «The Clash». Il a connu également quelques années plus tôt un franc succès avec l'album «Diwân» sorti en 1998 et qui contient des chansons chaâbi et sur lequel figure le tube «Ya Rayah», une reprise du célèbre chanteur châabi, Dahmane El-harrachi. Au cours de cette année, il avait joué dans la salle de concerts parisienne de Bercy avec les chanteurs Khaled et Faudel pour le spectacle «1,2,3 Soleil». Rachid Taha s'apprêtait à sortir un nouvel album.