La société d'ammoniac et d'urée «Sorfert», basée à la zone pétrochimique d'Arzew (Oran), prévoit la réalisation, prochainement, d'un convoyeur de chargement d'urée qui part du complexe au port d'Arzew, a annoncé son Président directeur général (Pdg) Massimo Lateano. S'étalant sur une distance de près de 7 kilomètres, ce convoyeur, dont les études sont engagées, substituera à la centaine de camions faisant les navettes quotidiennes entre le complexe et le port d'Arzew à vocation pétrochimique, a indiqué, dans une déclaration à l'APS, le Pdg de la société, créée dans le cadre d'un partenariat algéro-égyptien. Selon le responsable de Sorfert, ce projet aura des impacts socio-économiques positifs. Atténuer la circulation sur l'axe routier reliant le complexe au port, prévenir les accidents de la circulation, sécuriser le transport de la marchandise et réduire les coûts et les délais de chargement de l'urée, sont parmi les objectifs assignés à ce projet. Le chargement de l'ammoniac au même complexe est assuré par un réseau de canalisation jusqu'au port d'Arzew qui s'apprête, quant à lui, à lancer un important projet d'extension et de modernisation. Par ailleurs, M. Lateano a estimé que pour les deux prochaines années, le but est de promouvoir la production à travers son expansion, mettant en relief la perspective d'augmenter la production de l'urée, avec la possibilité de créer une nouvelle ligne dédiée à ce produit, constituant essentiellement un fertilisant pour le secteur de l'agriculture. Actuellement, le complexe de Sorfert dispose de deux unités d'ammoniac et d'une seule unité d'urée. Etant un choix commercial jugé «pertinent» suivant les évolutions des marchés internationaux en la matière, la perspective d'augmenter la production d'urée repose, a-t-il dit, sur le fait que l'expansion de la production de cette matière au lieu de l'ammoniac ne nécessite pas, techniquement, de grandes modifications au niveau du complexe. Pour l'ammoniac, Sorfert assure déjà une production homogène par rapport aux indices du marché international, a-t-il fait savoir, signalant l'intérêt porté à ce produit par l'industrie chimique dans le monde, notamment les industries de transformation comme le médicament, le plastique, les produits de beauté et mobilier, entre autres. «Les dérivés de l'ammoniac demeurent de plus en plus précieuses pour plusieurs activités industrielles», a estimé M. Lateano, notant que l'injection dans le Diesel d'une quantité du SDF, qui est un produit dérivé de cette matière première, est devenue obligatoire dans l'industrie automobile. D'autre part, et dans le cadre du développement de la ressource humaine, Sorfert, fruit d'un partenariat entre le groupe pétrolier algérien Sonatrach et le groupe industriel Orascom (Egypte), s'est doté, cette année, d'un simulateur de formation de haute performance, d'un coût de 1,7 million de dollars. Ce simulateur est mis à la disposition des travailleurs et des nouveaux stagiaires, afin de maîtriser les nouveaux systèmes intelligents de gestion de la production. Sur un total de 723 ouvriers du complexe, 284 ont suivi des formations à travers 35 cycles à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Sorfert table sur un chiffre d'affaires dépassant les 500 millions de dollars en 2018 «La dynamique commerciale que connaît notre entreprise, à la lumière des actions de modernisation des outils de production, menées récemment par Sorfert, a abouti à de bons résultats», a estimé le Pdg de la société. Sorfert aspire, à ce titre, à réaliser le chiffre d'affaires le plus important, soit «un record» depuis son lancement en activité en 2013, a-t-il soutenu, relevant que la dynamique commerciale est également le fruit de l'amélioration des indices des marchés internationaux. «En 2018 et grâce aux améliorations apportées dans les processus de production, nous avons atteint le niveau d'exploitation totale des capacités du complexe, à savoir plus de 4 000 tonnes d'ammoniac/jour et plus de 3.200 tonnes d'urée/jour», a déclaré M. Lateano, ajoutant que d'autres actions seront mises en œuvre dans un avenir proche, en vue de stabiliser la production. Pour cet objectif, le responsable de cette entreprise, considérée comme le deuxième pourvoyeur de devises en Algérie après le groupe mère Sonatrach, a soulevé la préoccupation de Sorfert relative à la prévention d'éventuelles pannes techniques pouvant engendrer l'arrêt des unités de production pour une durée importante, citant le cas de la panne enregistrée au mois d'avril dernier. «Ces pannes nécessitent le recours aux sociétés d'expertises étrangères, en plus de l'acquisition de la pièce de rechange importée de l'étranger», a-t-il déclaré, notant que «tout cela exige des formalités et peut avoir des retombés néfastes sur l'activité et la rentabilité de l'entreprise». Il a espéré, à ce titre, le développement d'un tissu de sous-traitants autour des méga-industries chimiques et pétrochimiques en Algérie. «L'arrêt technique de la production dans notre activité, qui est liée au régime boursier international, engendre des pertes financières énormes, à l'instar du cumul des dommages causés par le retard du chargement des bateaux en rade», a-t-il déploré.