En dépit d'un contexte marqué par une chute drastique des prix sur les marchés internationaux, les exportations algériennes d'urée et d'ammoniac résistent. Le complexe de production d'ammoniac et d'urée algéro-égyptien Sorfert Algérie SPA, implanté à Bethioua, près d'Arzew, principal port gazier du pays, a réussi à résister au choc en maintenant son niveau d'exportations durant les 10 premiers mois de 2016. «Nous avons déjà exporté pour près de 300 millions de dollars de janvier à octobre 2016. Nous escomptons atteindre 480 millions de dollars d'ici la fin de l'année, contre 500 millions de dollars en 2015», a révélé, hier, Mohamed Asif, Pdg de cette coentreprise détenue par Orascom Construction et Industries (51%) et Sonatrach (49 %). «Notre complexe exporte 90% de sa production d'urée, soit 738 478 tonnes métriques (MT) et 100% de sa production d'ammoniac, soit 459 692 MT», poursuit ce manager. Sorfert compte deux unités d'ammoniac et une unité d'urée en granulés. «Nous avons atteint 95% de nos capacités de production estimées à 2200 tonnes/jour d'ammoniac et 3450 tonnes/jour d'urée», détaille M. Asif. Entrée en production en août 2013, l'unité exporte l'urée et l'ammoniac vers les quatre coins du monde, notamment en Europe qui constitue le débouché pour 80% de ses exportations. L'Algérie est l'un des principaux fournisseurs du marché européen en engrais. Le complexe continue ainsi sa percée, en dépit d'un contexte mondial morose marqué par une déprime des prix sur les marchés internationaux des produits pétrochimiques. Les prix ont, en effet, chuté de 50% en un an. Avec une matière première (le gaz naturel) de moins en moins coûteuse, les usines d'engrais se sont multipliées aux Etats-Unis et surtout en Chine, devenue le premier exportateur mondial d'urée. Autre point à souligner : les autorisations administratives d'exportation sont autant complexes que lentes. «On ne peut pas aller sur le marché des spots tant que les procédures d'exportation sont lentes», confesse la responsable commerciale de Sorfert. Autre bon point : l'unité a atteint son objectif assigné par le gouvernement d'assurer 30% des besoins nationaux en urée (124 136 tonnes métriques) utilisé comme fertilisant dans l'agriculture. Le complexe a produit 962 551 tonnes d'ammoniac et 647 699 tonnes d'urée de janvier à octobre 2016. L'ammoniac est utilisé principalement dans la fabrication d'engrais et de nombreux produits touchant une très grande variété de domaines, notamment comme gaz dans l'industrie de la réfrigération industrielle, lors que l'urée en granulés est utilisée en agriculture comme fertilisant. Sorfert, qui emploie 668 salariés nationaux et 74 étrangers, compte 361 sous-traitants. L'entrée en lice de Sorfert et d'une usine mitoyenne (AOA) a permis d'accroître les disponibilités de l'Algérie à l'exportation en produits fertilisants.