La représentante spéciale du secrétaire général pour les migrations internationales, Louise Arbour, a plaidé vendredi pour une représentation exacte des migrants fondée sur des faits, loin des clichés qui exacerbent les tensions, lors d'une réunion de haut niveau à New York en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies. L'Assemblée générale de l'ONU a finalisé en juillet le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, qui doit être formellement approuvé les 10 et 11 décembre prochains lors d'une conférence intergouvernementale à Marrakech, au Maroc. «Un aspect important du Pacte mondial est la promotion d'un ‘discours public ouvert et fondé sur des preuves sur la migration et les migrants... qui génère une perception plus réaliste, plus humaine et plus constructive' pour corriger la prolifération des perceptions négatives concernant les migrants», a rappelé Mme Arbour. Selon elle, le Pacte mondial reconnaît «la complexité de la migration, son caractère inévitable, la multitude de facteurs qui déclenchent les décisions individuelles des personnes déplacées et la diversité des circonstances dans lesquelles elles s'installent dans les communautés d'accueil». «Le Pacte mondial est l'aboutissement de plusieurs décennies d'études, de recherches, de dialogues et de débats reconnaissant les nombreux avantages que la migration apporte aux Etats, aux communautés d'accueil, aux migrants et aux personnes laissées derrière eux», a ajouté Mme Arbour. La représentante spéciale a admis qu'il y a «des cas où la migration internationale peut avoir des effets négatifs, par exemple lorsque d'importants flux de migrants ont des effets déstabilisateurs à court terme sur les marchés du travail locaux mal réglementés ou lorsqu'un grand nombre de migrants qualifiés quittent un pays, créant des manques de main-d'£uvre qui peuvent être difficiles à combler». «Mais sur le long terme, les preuves sont claires : les avantages de la migration, en particulier d'une migration bien gérée, dépassent largement les problèmes», a-t-elle déclaré. Selon Louise Arbour, l'adoption du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière en décembre à Marrakech sera «un moment décisif» pour l'élaboration des politiques mondiales en matière de migration. «Avec l'adoption du Pacte mondial sur la migration, nous avons besoin, plus que jamais auparavant, d'une représentation fidèle des migrants et de la migration pour aider à façonner le discours et les politiques publiques. Il nous appartient à tous - gouvernements, décideurs politiques, système des Nations Unies, société civile, universités, secteur privé, médias, migrants et communautés d'accueil - de s'engager de manière responsable et précise pour que la migration fonctionne pour tous», a-t-elle encore dit. «Nous avons la responsabilité de ne pas exacerber les préjugés et les tensions avec des informations trompeuses et une terminologie biaisée, notamment en utilisant les médias sociaux».