A propos du phénomène des inondations que connaissent plusieurs villes algériennes, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a évoqué le nouveau contexte au plan météorologique du au réchauffement climatique et à ses effets induits qui sont le recul des précipitations et surtout la récurrence des inondations. Dans un entretien accordé à la Chaine 3 de la Radio algérienne dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, le ministre a expliqué que l'Algérie appartient à une région, le bassin méditerranéen, qui est exposé à cet aléa naturel. Depuis une vingtaine d'années, il y a eu, rappelle-t-il, plusieurs phénomènes d'inondations, particulièrement à Bab El Oued, à Ghardaïa, Al Bayadh, Sidi Bel Abbés, M'Sila, etc. Partant de ce constat, poursuit-il, les pouvoirs publics ont engagé des programmes d'investissements sur des infrastructures pour assurer la protection des villes. Le ministre précise que ces infrastructures assurent une protection jusqu'à une certaine proportion, d'autres mesures doivent être prises en parallèle. Il note que, dans ce sens, plus de 600 projets ont été engagés pour plus de 200 milliards de dinars et actuellement environ 120 projets sont en cours de réalisation. Il insiste pour dire que les infrastructures mises en place ont joué le rôle pour lequel elles ont été conçues et réalisées, mais dans ce nouveau contexte de dérèglement climatique, fortement caractérisé par des pluies violentes, comme le montrent les orages qui ont provoqué des inondations en plusieurs endroits, elles doivent être accompagnées par une série de mesures qui relèvent également d'autres secteurs. Il tient à rassurer que le pays s'est heureusement engagé, depuis les années 2000, dans la construction de grands barrages, de petits barrages et de retenues collinaires, qui constituent une chaine d'ouvrages de stockage qui joue un rôle très important dans la rétention des crues. Concernant les autres mesures, il relève qu'il y a deux niveaux d'actions : un premier niveau consistant à agir tout de suite. Il fait part de l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre les inondations en coopération avec l'Union Européenne. Cette stratégie existe, sa mise en œuvre, précise-t-il va impliquer plusieurs intervenants, dont ceux chargés de déclencher les alertes en cas de danger imminent. Mais parallèlement, fait-il remarquer, il faut aussi agir pour pouvoir atténuer ce phénomène. D'abord, dit-il, la nature doit reprendre ses droits, c'est-à-dire libérer les cours d'eau. Il rappelle qu'en milieu urbain, notamment, les écoulements des oueds sont très obstrués par des constructions illicites, des bidonvilles, des décharges publiques et autres obstacles. En attendant de pouvoir faire les aménagements sur les oueds, une action immédiate sur une centaine de sites, est engagée avec le ministère de l'Intérieur, pour commencer à libérer les écoulements des oueds, à faire les curages, pour agir s'il y a des constructions qui sont érigées sur les lits des oueds,… La deuxième mesure, dit-il, concerne les zones d'épandage de crues qui sont traversées par des projets d'infrastructures. Il admet que les constructions sur les lits d'oueds et sur les berges a été fait au mépris de la loi. Il rappelle qu'il est interdit d'ériger quoi que ce soit sur le domaine public naturel hydraulique, principalement les cours d'eau. Il fait observer que, selon les experts, plus de 50% des inondations observées dans les villes sont la conséquence de débordements d'oueds obstrués, parce que n'ayant plus la capacité d'assurer l'écoulement normal des eaux générées par les intempéries.