«L'essentiel, c'est la prévention», a réaffirmé Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, à propos du phénomène – qu'il qualifie de «récurrent» – des inondations en Algérie. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il a évoqué le schéma directeur national de protection contre les inondations qui est en préparation. La prévention s'appuie sur un instrument de prévisions des crues et sur le système d'alerte précoce visant à déclencher le plan ORSEC pour protéger les populations contre les conséquences des crues. Dans ce sens, le ministre compte sur une meilleure connaissance des données météorologiques locales. Il fait remarquer que le problème des inondations qui touche plusieurs villes ne concerne pas seulement le secteur de l'eau mais aussi d'autres secteurs appelés à participer à un effort de longue haleine exigeant des investissements importants. Il rappelle que dans les années 90, il y a eu beaucoup de dépassements et d'agressions contre le domaine fluvial avec des constructions anarchiques sur les lits des oueds. Il sera interdit de construire sur les lits des oueds, car, explique-t-il, il faut libérer l'écoulement des eaux superficielles. Pour le cas de Bab El-Oued (Alger), il annonce que le tunnel de l'oued Mekacel, long de 5 km, qui interceptera les eaux de pluie, est terminé, et que les branchements sont en cours. Le ministre a parlé de la contribution de l'Asal (Agence spatiale algérienne) qui a permis de suivre les dernières inondations d'El-Bayadh à l'aide des images satellitaires. A ce propos, il fait remarquer que des constructions ont été érigées sur le lit de l'oued qui traverse El-Bayadh. Il rappelle qu'une protection a été érigée sur cet oued. Il insiste sur le cas des oueds en Algérie qui restent secs durant une très longue période puis se remplissent rapidement au moment des fortes pluies, d'où des crues. Le ministre des Ressources en eau fait savoir qu'une cartographie des zones inondables est en élaboration avec un système de prévention et d'alerte pour déterminer les zones à risque et là où il faut entamer des travaux en fonction des moyens dont dispose le pays. Concernant l'extraction sauvage du sable des oueds, il annonce qu'une cartographie a été faite et de nouvelles autorisations seront données sur cette base. L'extraction du sable ne sera pas interdite partout, le pays a un vaste programme de construction, dit-il, qui nécessite une grande quantité de sable et il y a des sites où le sable peut être enlevé. Il a fait remarquer que la protection des oueds pour éviter les inondations, à l'aide de barrages écrêteurs, comme cela s'est fait à Ghardaïa et à Sidi Bel-Abbès, concernent plusieurs villes, dont Annaba.