Six Palestiniens et un officier supérieur des forces spéciales israéliennes ont été tués dimanche lors d'échanges de tirs entre des soldats israéliens et des combattants du Hamas à Gaza. Cette situation menace de raviver les tensions, après un récent accord qui devait contribuer à restaurer le calme. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt décidé d'interrompre sa visite à Paris, où il était venu assister à la commémoration du centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale. A El Qods occupé, dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à la lundi, l'armée israélienne a indiqué qu'«un officier des forces spéciales a été tué et un autre officier a été légèrement blessé». Le communiqué précise que l'officier tué avait le grade de «Lt. Col.» (lieutenant-colonel, ndlr) et l'identifie par la seule initiale «M». Auparavant dans la journée, les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé qu'il s'agissait d'une opération des forces spéciales israéliennes, qui avaient tenté de s'infiltrer à l'est de Khan Younès, dans le sud de l'enclave, à bord d'un véhicule civil. Des sources sécuritaires palestiniennes ont ensuite affirmé que l'armée israélienne a également mené des frappes aériennes dans le secteur. Initialement, l'armée israélienne avait fait d'un état d'un échange de tirs, dans un communiqué succinct. «Au cours d'une opération (militaire israélienne) dans la bande de Gaza, un échange de coups de feu a eu lieu», avait-elle indiqué. Un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, avait alors assuré que tous les soldats israéliens impliqués dans l'opération étaient rentrés en Israël. «Tous les soldats sont de retour en Israël. Plusieurs alarmes ont retenti dans le sud d'Israël», avait-il écrit sur Twitter. Eviter la guerre Selon le porte-parole du ministère gazaoui de la Santé, Achraf al-Qodra, six Palestiniens ont été tués. Un responsable local des brigades Ezzedine al-Qassam, identifié comme Nour Baraka, fait partie des victimes, a précisé le groupe. Un porte-parole du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a dénoncé une «attaque israélienne lâche». Cette attaque survient alors que la situation à Gaza semblait se stabiliser, après des mois de manifestations des Palestiniens près de la barrière séparant l'enclave du territoire israélien. Au moins 227 Palestiniens, en incluant les six décès de dimanche, ont été tués depuis le 30 mars par des tirs israéliens, principalement lors de manifestations contre le blocus, mais aussi dans des frappes israéliennes en réponse à des tirs de roquettes. Deux soldats israéliens ont été tués, incluant celui décédé dimanche. Ces flambées de violence ont fait craindre l'éclatement d'une quatrième guerre depuis 2008 à Gaza, où deux millions de personnes se débattent avec les blocus israélien et égyptien, la pauvreté et les pénuries.