Plusieurs universités ont assisté à ce séminaire national, organisé au sein de la bibliothèque de la wilaya. L'événement qui s'étale sur 2 jours du 13 au 14 novembre 2018, a été organisé conjointement par la faculté des sciences humaines et sociales, filière de sociologie et le laboratoire d'Alger de l'histoire et la société contemporaine en collaboration avec la Chambre de commerce de Sidi Bel-Abbès pour débattre autour du développement local et de la bonne gouvernance. Durant toute la période post-indépendance, l'Algérie a connu deux phases distinctes de développement local. Ce processus a été marqué, tant au plan institutionnel qu'économique par plusieurs modèles et expériences de développement, caractérisés par un système de planification centralise durant la période (1962- 1980), qui a connu la mise en œuvre d'un certains nombres de programmes d'intérêt local, destines a réduire les disparités régionales. La seconde phase de 1980 à nos jours a été marquée par de nouvelles orientations économiques et institutionnelles, favorisant le désengagement graduel de l'Etat des entreprises publiques, mais aussi des collectivités locales. La vocation de ce séminaire n'est pas d'évaluer ces programmes de développement local, font savoir les intervenant, mais plutôt de dresser l'inventaire des politiques en matière de moyens techniques opératoires pour ajuster les destins de I ‘individu et de la collectivité, comme la si bien dit le sociologue français R"Caillois: une critique de la pédagogie destinée a I ‘enfant : protéger par l'Etat et séparer de la vie collective. Nombreux sont les sociologues qui, à propos de l'évolution de société contemporaine, abandonnent I ‘appellation de société postmoderne pour parler désormais de société cognitive, de société de savoir. Le Dr Bouanani Brahim, explique dans une intervention consistance, qu'il faut d'abords comprendre ce que l'on veut dire par local ! Se posant les questions : que veut-on désigner par collectivités locales ? Parle-t-on de zones géographiques ? Parce que ni l'une ni l'autre ne devrait être a priori prise en considération, mais plutôt la société, ses caractéristiques, car elle constitue, dit-il, une force, si on arrive à la déterminer, on saura quelles solutions lui adapter pour créer en elle une dynamique, une valorisation et une mobilisation qui vont en faveur de l'acte, car «le développement, c'est l'acte», a-t-il ajouté, pour conclure qu'il faut faire participer tout le monde, y compris les notables et les nobles. Le but du développement n'est pas seulement de construire des infrastructures, mais plutôt de créer une dynamique sociale. L'analyse de l'expérience algérienne en matière de développement local et de bonne gouvernance montre combien est encore grand l'effort qui reste à faire en la matière. L'interactivité est totalement absente. La société n'éprouve aucun envie. Elle n'engage aucun effort. Il suffit de contempler des multiples tentatives de sensibilisations dans tous les domaines qui ne trouvent aucune satisfaction, au contraire le citoyen agit comme par vengeance à des degrés différents contre toute tentative de développement ou de progrès. Cette stagnation et ce recul sont loin d'être un simple hasard. L'investissement dans l'être est donc devenue une priorité. Pour guérir une maladie, il faut d'abords opéré à un diagnostique et pour éteindre un feu, il ne faut surtout pas perdre son temps à courir derrière celui qui l'a déclenché ! Désormais, le temps est arrivé de passer de la centralisation à la décentralisation ou a la régionalisation comme l'a affirmé le vice-président du CNES Mustapha Mekideche ou de réhabilitation des territoires, en dépit de la réalité historique, sociologique et économique du pays ? Peu importe I'appellation, estiment les intervenants, il suffit de redynamiser nos territoires pour se compléter sur le plan économique, social et culturel afin de mutualiser leurs moyens et leurs potentialités.