La lutte contre le phénomène des constructions sans permis ou inachevées dans les délais fixés, a été évoquée jeudi par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales. Le ministre, cité par l'APS, a fait savoir que, dans le cadre de l'application de la loi du 20 juillet 2008, fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement, 873.373 dossiers ont été déposés au niveau des différentes communes du pays, dont 624.539 ont été examinés à ce jour, ce qui a permis, a-t-il ajouté, la régularisation de 342.377 dossiers, le rejet de 107.311 autres et le report de l'examen de 174.850 autres, en attendant la levée des réserves techniques ou la régularisation de la situation foncière par les services des domaines de l'Etat. Abdelwahid Temmar a parlé de «deuxième chance» pour régulariser la situation de leurs construction, offerte jusqu'au 2 août 2019, c'est-à-dire dans moins d'une année, aux propriétaires de constructions anarchiques qui ont déformé l'image des villes et des villages algériens. Il estime que ce délai est très suffisant et a mis en garde les propriétaires de constructions non conformes quant à la prise de sanctions sévères allant jusqu'à la démolition, après épuisement de leur droit de recours. L'esthétique urbaine des villes algériennes, a été également abordée par le ministre à travers la question de l'élimination des bidonvilles qui a mobilisé, a-t-il fait remarquer, des efforts considérables et continus déployés par l'Etat. Le secteur de l'Habitat s'emploie actuellement au lancement d'un atelier de travail, dédié à la relance du contrôle dans le domaine de l'urbanisme et à la réorganisation des inspections de l'urbanisme, en leur attribuant de plus larges prérogatives afin de mettre un terme au phénomène des bidonvilles. Dans ce contexte, le ministre a cité l'instruction ministérielle de 2017 qui souligne l'impératif de veiller, lors de la délivrance des permis de construire, au respect des règles d'urbanisme, notamment dans les régions à risque pour les citoyens et leurs biens. Le ministre a fait état du recensement de 117.151 infractions à la loi suscitée au niveau national durant l'année 2017, dont 16.572 constructions sans permis, ajoutant que les procès-verbaux des contraventions enregistrées ont été envoyés aux présidents d'APC et aux walis, ce qui a permis de procéder à la démolition d'environ 1.000 constructions illicites jusqu'à présent. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a fait état, à ce titre, du dépôt, depuis la prolongation des délais, de 75.000 dossiers au niveau de différentes communes. Concernant le dossier de la révision de la loi sur l'urbanisme, Abdelwahid Temmar a indiqué que son département y travaillait, avec un groupe d'experts, et en coordination avec les différents secteurs notamment de l'Intérieur et de l'Environnement. «Le dossier en question est à un stade avancé», a-t-il fait observer. Enfin, le ministre a affirmé que l'opération de restauration et d'entretien du parc urbain au niveau national se poursuit. Il a fait savoir que le poste de concierge sera réhabilité. On sait que les immeubles, notamment dans la capitale, étaient très bien tenus, en matière d'hygiène et de gestion, grâce aux concierges qui veillaient particulièrement à la salubrité des parties communes. La situation s'est dégradée depuis que cette fonction n'est plus reconnue.