Le cours du Brent avait atteint le 3 octobre un pic de 86,74 dollars le Brent, le 01 décembre 2018 a été coté à 12h le 04/12/2018 à 63,37 dollars devant tenir compte du cours euro- dollar coté à 1,14 influant entre 5/10% sur le cours. Face à cette baisse drastique, lors des réunions prévues à Vienne du 05/07/12/2018 seront examinés le rapport et les recommandations du JMMC chargé du contrôle de la conformité aux ajustements volontaires de la production tels que décidés dans la Déclaration de Coopération signée en novembre 2017, analysera l'évolution des marchés pétroliers depuis sa dernière réunion à Vienne tenue en juin 2018, et examinera les perspectives du marché pétrolier pour 2019. Qu'en sera t –il de annonce du 03 décembre 2018 du retrait du Qatar de l'OPEP à compter du 01 janvier 2019 ? Sans passion, il s'agit d'examiner à la fois les fondamentaux et les facteurs géostratégiques qui peuvent influer sur la réunion prochaine de Vienne et à terme sur le cours mondial. 1- Il existe des divergences sur le juste prix d'équilibre, entre petits producteurs à fortes population préconisant 75/80 dollars comme l'Algérie et le Venezuela, d'autres gros producteurs 65/70 dollars et les USA et l'Europe un prix entre 50/60 dollars. Au cours des différentes réunions tenues entre 2017/2018, les pays Opep et non Opep se sont engagés en faveur de la stabilité des marchés pétroliers, de l'intérêt mutuel des pays producteurs et consommateurs, de l'approvisionnement efficace, économique et sûr des pays consommateurs, d'un rendement équitable du capital investi ainsi que du retour de la confiance des investisseurs dans l'industrie pétrolière. Qu'en sera t –il des deux importantes réunions auront lieu du 5 au 7 décembre 2018 à Vienne en Autriche auxquelles prendra part notamment à la 12ème réunion du Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC) qui aura lieu le 5 décembre, et à la 175ème Conférence ministérielle des pays membres de l'Opep qui se tiendra le 6 décembre ? Le cours prévisionnel du pétrole sera influencé par plusieurs facteurs à la fois les fondamentaux économiques, mais surtout dans cette conjoncture particulière par les facteurs géostratégiques. La première raison fondamentale, comme le souligne les rapports internationaux dont celui de la Banque mondiale l'avenir de la croissance mondiale, notamment de la Chine et de l'inde (un tiers de la population mondiale) avec une prévision de ralentissement pour 2019/2020. Bon nombre d'experts internationaux ainsi que des institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale prévoient une éventuelle crise mondiale horizon 2020/2025 en cas d'accélérations des mesures protectionnistes entre les Usa/Europe, USA/Chine. La réunion organisée à l'occasion du sommet du G20, à Buenos Aires, les vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre 2018, a permis d'aplanir certaines dissensions entre les USA et la Chine, une trêve dans leur conflit commercial, qui menace l'économie mondiale, les Etats-Unis ayant annoncé qu'ils renonçaient à ce nouveau volet de taxes et de son côté, la Chine s'étant engagée à augmenter ses achats de produits américains, notamment agricoles et énergétiques. Encore que le dernier rapport de l'AIE d'octobre 2018 met en garde les pays dépendant de la rente des hydrocarbures, du fait d'une modification de la trajectoire de la croissance fondée sur l'économie de la connaissance, d'une nouvelle configuration de la demande énergétique mondiale (efficacité énergétique, énergies renouvelables, entrée de l'hydrogène horizon 2030) qui impactera la demande d'hydrocarbures traditionnels. 2- La deuxième raison de cette baisse brusque du cours est que plusieurs pays OPEP et non OPEP dont la Russie, n'ont pas respecté le quota décidé en décembre 2016 à Vienne qui a été le suivant :l'Algérie dispose d'un quota de 1,089 million de barils jour, avec une réduction de 50.000 barils/jour son quota passe à 1,039 million barils/j,-L'Angola passant de 1,751 million barils/jour à 1,679 barils/j,'Arabie Saoudite passant de 10, 544 million barils/j à 10,058 barils/j, les Emiraties Arabes Unies passant de 3,013 barils/j à 2,874 barils/jour, l'Equateur passant de 548.000 barils/jour à 522.000 barils/j, le Gabon de 202.000 barils jour à 193.000 barils/jour, l'Iran de 3,975 millions barils/jour à 3,797 millions barils/j, l'Irak de 4,561 millions barils/j à 4,351 millions barils/j, le Koweït de 2,838 millions barils/j à 2, 707 millions barils/j, le Qatar (pays essentiellement gazier 3ème réserve mondiale de gaz traditionnel après la Russie et l'Iran), 648.000 barils/j à 618.000 barils/j, le Venezuela, paradoxe le premier réservoir de pétrole mondial avant l'Arabie Saoudite mais un pétrole lourd actuellement en semi-faillite, de 2,067 millions de barils/j à 1,972 millions de barils jour. Les autres pays hors OPEP concernés par l'accord conclu sont : la Russie 300.000 barils jour de réduction dont la production russe de pétrole, le Mexique (2,1 Mb/j en octobre/novembre 2016)le Kazakhstan (1,7 Mb/j), Oman (1 Mb/j), l'Azerbaïdjan (0,8 Mb/j,) la Malaisie (0,7 Mb/j), la Guinée équatoriale (0,2 Mb/j), le Soudan du Sud (0,1 Mb/j), le Soudan (0,1 Mb/j) et le Brunei (0,1 Mb/j). Dans les faits, l'essentiel de cette baisse est assuré par les deux plus grands producteurs de ce groupe hétérogène : la Russie (- 0,3 Mb/j) et le Mexique (- 0,1 Mb/j). Les tensions actuelles entre Iran et l'Arabie saoudite ont engendré une mésentente au niveau de l'Opep et selon l'agence Reuters en moyenne octobre 2018, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a extrait 33,31 millions de barils par jour (bpj) soit 390.000 bpj de plus qu'en septembre. Une partie du supplément de production de l'Opep provient de la République du Congo et de la Guinée Equatoriale, qui ont rejoint l'organisation en 2018 et 2017, mais bon nombre de pays de l'OPEP, les EAU qui a connu une augmentation de la production de 200.000 bpj à 3,25 millions de bpj, la Libye avec une production de 1,22 million de bpj en moyenne, en hausse de 170.000 bpj, alors que la production de l'Iran a connu une diminution de 100.000 bpj, recul inférieur aux anticipations. Hors Opep, la Russie a produit 11,41 millions de bpj en octobre et contre 11,36 millions de bpj en septembre 2018. C'est dans ce contexte que le 11 novembre 2018, les pays de l'OPEP et certain pays non OPEP se sont retrouvé à Abu Dhabi, (Emirats arabes unis) mais sans décisions concrètes démentant les prévisions de certains analystes qui prédisaient une hausse des cours, alors que la baril est passé de plus de 80 dollars en début octobre 2018 à moins de 60 dollars depuis fin novembre 2018. Au cours de cette réunion, l'Arabie Saoudite après avoir annoncé auparavant, sous pression américaine, une production de plus de 12 millions de barils jour pour combler le déficit iranien a fait savoir qu'elle baisserait de 500 000 barils son niveau de production dès le mois de décembre. Le nombre de barils produits chaque jour passera de 10,7 millions à 9,9 millions en mai prochain. Les pays producteurs se disent prêts à des ajustements, mais aucune action concertée n'a pour le moment été arrêtée. Ainsi les nouvelles sanctions contre l'Iran qui devaient effectivement faire monter les cours mondiaux, et dans les circonstances actuelles, l'excédent de production qui pourrait être compris entre 1 et 2 millions de barils par jour au premier trimestre 2019, pourrait impacter le cours à la baisse. Les autres raisons sont qu'un prix supérieur à 60 dollars devrait entrainer l'entrée massive du pétrole et du gaz de schiste US dont les gisements marginaux, qui sont les plus nombreux, deviennent rentables. En août 2018, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les USA sont devenus le premier producteur mondial de pétrole, devant la Russie et l'Arabie saoudite, avec 10,9 millions de barils par jour et cette production devrait même dépasser 11,5 millions de barils par jour en 2019. Par ailleurs, les ces sanctions contre l'Iran sont atténuées à la fois,par la position européenne qui a décidé de mettre en place un système de troc pour contourner les transactions en dollars et le marché chinois ou les iraniens peuvent se faire payer en yuans et également que huit pays gros importateur de l'Iran pendant huit mois ne sont pas concernés par les sanctions américaines qui ont pris effet à partir de novembre 2018 : il s'agit de la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Turquie, la Grèce, l'Italie, le Japon et Taiwan sas compter l'écoulement au marché au noir en dessous du prix réel du marché. L'autre explication est la situation politique en Arabie saoudite, les Bourses ne voyant pas encore clair de l'action du prince héritier, avec la crainte de tensions politiques internes, mais surtout de la vente de 5% d'actions d'une partie de la grande société Aramco, afin de maintenir l'action à un niveau élevé, vente qui a été reportée, la tension au Kurdistan, cette zone produisant environ 500 000 barils/jour, la baisse de la production vénézuélienne, les tensions en Libye et au Nigeria. 3- Quel sera l'impact du retrait du Qatar de l'OPEP ? Comme je viens de la rappeler dans plusieurs interviews le 03/12/2018 (1), ce retrait aura un impact relativement faible puisque ne produisant que 648.000 barils/j et son quota à Vienne ayant été réduit à 618.000 barils/j, soit une différence seulement de 58620 barils/j, montant in signifiant. Le retrait du Qatar de l'OPEP à copter du 01 janvier 2019 répond à la fois à de s objectifs géostratégiques, du fait des tensions avec ses voisons ( embargo) dont avec l'Arabie Saoudite et économiques où pour le Qatar le poids de l'Opep sur les cours mondiaux s'est trouvé relativisé ces dernières années par l'intégration dans le top 10 d'États exportateurs non membres, dont la Russie, le Canada et le Kazakhstan et les États-Unis, premier consommateur et devenu en quelques années le premier producteur mondial, moins dépendants du pétrole de l'OPEP. C'est surtout un pays gazier (15000 à 17.000 milliards de mètres cubes troisième réserves mondiales, après la Russie(plus de 40.000) et l'Iran (30.000). Mais c'est le premier exportateur mondial ave c pour objectif l'augmentation de sa production gazière, de 77 millions de tonnes par an à 110 millions de tonnes horizon 2020/2022 et ce afin de faire face à la concurrence internationale. Rappelons que le plus grand gisement de gaz naturel du monde est situé dans le golfe Persique, réparti entre l'Iran et le Qatar, pouvant en cas d'entente entre ces deux pays impacter la géopolitique de l'énergie. Comme devrait être pris en compte le fameux gazoduc Israël //Europe d'une longueur de 2.000 km et une profondeur sous-marine de 3,5 km, les travaux devraient débuter d'ici quelques mois et s'achever d'ici cinq ans, financé par les Emiraties signé en novembre 2018, dont la capacité annuelle serait certes modestes dans une première phase, entre 12 à 16 milliards de mètres cubes. Ce projet qui partira des côtes israéliennes et arrivera en Italie via Chypre, la Crète, la Grèce et le sud de l'Italie qui acheminera du gaz israélien et chypriotes et qui serait relié plus en amont au gazoduc appelé EastMed, notamment la Bulgarie et la Serbie. L'Algérie devra être attentive à toutes ces stratégies gazières où sa part de marché vers l'Europe étant passé de 13% en 2007/2008 à 8% en 2017, avec la concurrence également de la Russie, de la Norvège et du Qatar dont la part de marché est passé de 2% vers les années 2000 à plus de 7% en 2017, concurrençant le GNL algérien proche également d e l'Asie ayan massivement investi dans els GNL de grandes capacités étant le premier producteur-exportateur mondial de GNL, avec près de 30 % de part de marché. 4- Qu'en sera- t-il de l'impact sur l'économie algérienne tributaire à 98% des hydrocarbures pur ses recettes en devises qui selon le Ministre des finances qui tendent vertigineusement à la baisse ayant évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 :178,9 milliards de dollars, 2015 :144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars. Selon la banque d'Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, ce qui donnerait fin 2018, selon la même tendance un montant d'environ 77/79 milliards de dollars. Selon le PLF comme incidence, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Ces réserves dépendant à la fois du niveau de la dépense publique et pour ralentir leur baisse devant lutter contre les surcoûts à travers la mauvaise gestion et les surfacturations, le ciblage de projets à valeur ajoutée et de la pression démographique. Or il ne faut pas se concentrer uniquement sur le pétrole brut car selon le bilan officiel de Sonatrach 2017,la production et les exportations se structurent ainsi : la production de Gaz naturel en millions de mètres cubes a été de 96599 (1,7%) pour une exportation de 37594 (-2,2%), la production et les exportations de gaz naturel GNL en millions de mètres cubes 16410(+5,7%), la production de pétrole brut a été 49468 Kt (-2,9%) et l'exportation de 24677( -2,2%), la production et les exportations de condensat en K tonnes a été 9219 (_0,1%), le Gpl aux champs a été de 7980 Kt (-3,2%) et les exportations de 6932 (-5,2%),les produits raffinés en KT 15941 (-1,8%), autres Gnw( électricité 880 (-71,2%), soit un total de production 165861 en Kt (_0,2%) pour une exportation de 108.257 (-2,2%) contre une production 166184 (2016) et une exportation de110643 en 2016.