Le documentaire «THF» du réalisateur algéro-brésilien Karim Ainouz, sur les souffrances des réfugiés syriens qui ont fui la guerre, a été projeté jeudi en compétition du 9e Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé. Sorti en 2017, THF, acronyme de Tempelhof, un aéroport allemand désaffecté, décrit en 97 minutes le vécu des Syriens qui subissent doublement les souffrances causées par la guerre en Syrie et le déchirement du fait de l'exil. Karim Ainouz se focalise dans cette coproduction franco-germano-brésilienne, sur la réalité «amère» à laquelle sont confrontés les Syriens réfugiés en Allemagne, où ils sont accueillis dans un aéroport fermé qui sert aujourd'hui d'hébergement d'urgence pour les demandeurs d'asile. Appuyé de témoignages de réfugiés, le documentaire donne un aperçu sur les conditions d'accueil réservées aux hôtes de cette structure désaffectée, jadis pièce maÎtresse du programme hitlérien de réarmement. L'aéroport, de par sa symbolique historique, a servi de décor pour le réalisateur qui a fait de ce lieu un «protagoniste» à part entière, symbolisant une forme de détention à laquelle sont soumis ces réfugiés qui se retrouvent dans cet aéroport séparé du monde. Le film porte un regard, d'autre part, sur l'accompagnement des réfugiés dans leurs démarches pour l'obtention de statut de réfugié.