Les hauts responsables africains et onusiens ont affirmé hier au Caire que la création d'une Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) passe par la promotion d'une main d'œuvre qualifiée notamment dans le secteur industriel, et le renforcement des infrastructures de base comme les autoroutes. Selon les participants aux travaux de la 7ème réunion des ministres africains du Commerce, qui se tient depuis hier et aujourd'hui dans la capitale égyptienne, en présence du ministre du Commerce, Saïd Djellab, «Il est impératif d'assouplir les procédures relatives à l'activité commerciale entre les pays africains». Le Commissaire au commerce et à l'industrie de l'Union africaine (UA, Albert Muchanga, a appelé les pays africains à échanger leur savoir-faire dans le but de développer leur productivité et de mettre à profit leur potentiel en ressources humaines. Pour sa part, la Zlecaf contribuera significativement à une réelle transformation locale des ressources naturelles africaines et la création de chaînes de valeur favorables à la promotion de l'emploi et de richesses. Pour sa part, le représentant des Communautés économiques régionales africaines a mis l'accent sur l'importance de la formation pour permettre l'émergence d'une génération de main d'œuvre qualifiée à même de lancer une «industrie afro-africaine». Pour lui, l'autre condition sine qua non pour la concrétisation du projet de cette zone est le développement des chaînes de logistique en priorisant le transport aérien et ferroviaire. Il a, dans ce contexte, appelé les Etats africains n'ayant pas encore signé l'accord de mise en œuvre de la Zlecaf à le faire dans les plus brefs délais afin de rendre opérationnel ce futur marché continental, rappelant que 13 pays l'avaient ratifié contre 22 autres retardataires. De son côté, le représentant de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a tenu à rassurer les pays africains encore «réticents» vis-à-vis de la Zlecaf par crainte pour leurs économies «fragiles», en affirmant que ce futur marché commun allait, au contraire, renforcer leur potentiel économique et contribuer à l'amélioration du niveau de vie de leurs populations. Il a, dans ce sens, suggéré la levée des mesures protectionnistes susceptibles de freiner la mise en œuvre de cette zone ou de la rendre impossible, précisant que le démantèlement tarifaire permettrait le renforcement des échanges commerciaux intra-africains. Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a rappelé l'engagement de l'Algérie dans la concrétisation de tout projet visant la contribution effective dans le développement socio-économique de l'Afrique. Il a aussi soutenu que les intenses réunions des institutions de la Zlecaf, organisées tout au long de l'année 2018, ont permis, certes, de réaliser des avancées considérables mais, plus important, «de mettre le doigt sur ce qui nous sépare de l'atteinte des résultats escomptés». M. Djellab a, par ailleurs, exhorté les délégués, membres du Forum de négociation de la Zlecaf, à consentir plus d'efforts pour finaliser les travaux sur les questions en suspens, particulièrement celles ayant trait aux règles d'origine, et ce, compte tenu du fait de leur importance et de leur caractère primordial dans l'établissement de la Zlecaf, favorable à un échange préférentiel des biens et services entre les pays africains.