On rend à César ce qui appartient à César, on rend hommage à la région de Bordj-Ménaïel qui a vécu pleinement la Guerre de libération nationale : les montagnes de Sidi Ali Bounab, de Timezrit, de Baghlia, de Ghoumrassa, de Ain Skhouna sont, en effet témoins des faits les plus marquants de la wilaya III durant la glorieuse Guerre de libération nationale notamment ceux liés à la wilaya IV historique. En fait, les responsables locaux de wilayas et du Gouvernement algérien et le peuple au sens propre du mot, savent-ils quelque chose de cette région martyr qui dépendait territorialement de la wilaya de Tizi-Ouzou ? Savent-ils combien de martyrs sont tombés sur cette terre, le nombre et les noms de batailles menées par les troupes de l'ALN ou les noms des grands chefs militaires qui s'y sont battus ? Savent-ils, enfin que des dizaines, des centaines de personnes ont fait l'objet de gazage dans les grottes de Ghar Yahmane, de la grotte de Aïn-Skhouna, dans les grottes de Djerah (un jour de mai de l'année 1956), des personnes qui demeurent ensevelies sous terre jusqu'à maintenant, ils sont considérés comme des chouhada et la réalité, ce n'était pas que des combattants de l'ALN mais 90% des personnes qui se sont réfugiées dans les grottes de Djerah, croyant échapper aux représailles de l'armée française étaient des civils. Ce massacre de gaz à leur encontre, des civils également enterrés vivants, était mené en représailles d'un acte de guerre accompli, à cause du fameux groupe d'élite de la wilaya IV historique conduit par Ali Khodja qui venait de décimer tout un peloton de l'armée française lequel était en opération de reconnaissance sur les hauteurs de Djerah : il paraîtrait que la katiba de Ali Khodja avait capturé 4 soldats français vivants et récupérer l'armement et les équipements de transmission de ce peloton. Ce succès a poussé les géneraux de l'armée française enragés, à déclencher dans l'axe Souk el Had, Beni Amrane et Ammal, une grande opération de ratissage faite de tortures et d'exécutions sommaires cloturée par un génocide. D'ailleurs la commune d'Ammal et de Thyza dont l'histoire de la Révolution devrait être revisitée étant donné que chaque famille habitant cette région a offert un lourd tribut et a donné les meilleurs de ses enfants afin que l'Algérie arrache son indépendance. Ce qui nous intrigue étrangement, est le silence de la famille révolutionnaire sur les faits historiques, singulièrement le massacre des civils qui sont passés sous silence par la famille dite révolutionnaire ; nous n'avons jamais entendu des moudjahidine de la région dénoncer ces massacres ou même l'évoquer publiquement, des martyrs de cette Révolution de Novembre ceux que l'on surnomme les Novembristes ou ceux qui se sont opposés aux forces coloniales le 11 décembre 1960 et qui grâce à eux le problème a été entendu aux Nations unies. Mais il y a eu beaucoup de pertes de civils en cette date inoubliable, des gosses qui n'avaient à peine que les onze ans, des martyrs décembristes, il en existe encore qui sont ignorés ou oubliés par ceux qui ont survécus et qui étaient censés défendre leurs mémoires et leurs sépultures. A Bordj-Ménaïel, des exemples de ces martyrs oubliés, il en existe des centaines, et le comble dans cette histoire, c'est la passivité qui caractérise la direction des Moudjahidine, de la Kasma de l'ONM de Bordj-Ménaïel. Une direction créée par et pour les martyrs d'abord, ensuite les moudjahidine, les veuves et les enfants de chouhada, c'est un organisme censé faire des recherches et réparer des injustices concernant les chouhada oubliés morts les armes à la main, le ministère des Moudjahidine aurait pu laisser les portes des reconnaissances ouvertes au moins pour les martyrs, en sachant qu'il existerait des centaines de chouhada à l'echelle nationale dont les descendants ou les proches attendent ces réhabilitations pour que leurs martyrs reposent au niveau des cimetières des chouhadas aux côtés de leurs frères de combat. Lors de la manifestation du 11 décembre 1960, les Algériens étaient sujets à des exactions sommaires, des centaines de manifestants, drapeaux algériens à la main, étaient stoppés par un dispositif importants de militaires français, qui utilisaient les armes contre des civils dont le seul tort était de demander l'indépendance de leur pays. Aussi il ne faut pas oublier que durant cette période, quelques jours plus tard, la manifestation se déroulera dans le pays du colonisateur en date du 17 décembre 1961 et où des Algériens étaient soumis à un couvre-feu : ils manifestèrent et ils payèrent le prix très cher où des dizaines et des centaines sont jetés dans la Seine sans aucune pitié. Les historiens doivent faire des recherches très approfondies dans ce domaine afin de donner la liste de ces Algériens morts pour l'Algérie, car eux aussi, sont des martyrs de l'Algérie.