On doit rendre à César ce qui appartient à César, On rend hommage à la région de Bordj-Ménaïel qui a vécu pleinement la Guerre de libération nationale, les montagnes de Timezrit, de Ghoumrassa, de Ain Skhouna, de Sidi ali Bounab sont en effet témoins des faits les plus marquants de la wilaya de Boumerdès ( autrefois wilaya de Tizi-Ouzou) durant la Guerre de libération nationale notamment ceux liés à la Wilaya IV Historique. Bordj-Ménaïel a versé un lourd tribut pour que l'Algérie acquiert son indépendance. En fait la jeunesse actuelle sait elle quelque chose de cette région martyre ? Les responsables locaux et de la wilaya savent-ils combien de martyrs sont tombés sur cette terre, le nombre et les noms de batailles menées par les troupes de l'ALN ou les noms des grands chefs militaires qui s'y sont battus ? Savent-ils enfin combien de personnes ont été gazées durant la Guerre de libération nationale par l'armée française. Alors que nous venons de célébrer le 56e anniversaire de la fête du 5 juillet, fête de l'indépendance devenue également fête de la jeunesse et à l'approche également du 64e anniversaire du déclenchement de la libération nationale du 1er Novembre 1954, des martyrs de cette révolution de novembre, il en existe encore qui sont ignorés ou oubliés par ceux qui ont survécu et qui étaient censés défendre leurs mémoires et leurs sépultures- A Bordj-Ménaïel, des exemples de ces martyrs oubliés, il en existe des dizaines si ce n'est des centaines- et le comble dans cette histoire, c'est la passivité qui caractérise la Direction des moudjahidines, une Direction créée pour les martyrs d'abord, ensuite les moudjahidines, les veuves et les enfants de chouhada. La Révolution : Nous tenons le témoignage d'un ancien moudjahid qui est revenu sur le parcours De Mokhfi Mahfoud et de deux de ses compagnons Talamali de Thénia, et Bengriche de Legata pour dire qu'ils ont donnés leurs vies pour une Algérie libre et indépendante en soutenant la cause nationale en combattant le colonialisme français les armes à la main, ils étaient parmi les premiers Moussebilines au côté du colonel Amar Ouamrane (témoin cette photo historique qui nous montre le Colonel Ouamrane visage découvert et les autres le visage masqué), ils étaient jeunes mais cela n'empéche qu'ils étaient également de grandes figures de la révolution algérienne et militant de la premiére heure, une vie de militantisme et d'engagement pour une Algérie libre et indépendante, témoignent ceux qui se rappellent d'eux : ils ont fait partie du PPA puis du MTLD de Messali el Hadj puis du Front de libération nationale aux côtés du colonel Amar Ouamrane et de Krim Belkacem chargés de former des cellules du parti dans la région de Bordj-Ménaïel et de structurer. Mokhfi ,Talamali et Bengriche étaient soupçonnés par le colonialisme français de travailler pour la cause nationale. Actuellement les habitants de Bordj-Ménaïel pensent que les trois personnages sont enterrés devant le carrefour menant vers Legata et Boulefrade où une stèle à leurs mémoires a été érigée, rien de tout cela n'est vrai car la stéle en elle-même represente simplement le lieu du combat meurtier qui dura plusieurs heures et qui avait vu Mokhfi, Talamali et Bengriche, tombés au champ d'honneur les armes à la main ont épousé la cause nationale bien avant le déclenchement de la lutte armée du 1er Novembre 1954, ils étaien jeunes, à peine les vingt-deux printemps, ils ont combattu les armes à la main l'oppresseur , ils ont accepté de mourir pour une noble cause plutôt que d'être arrétés, puis torturés, puis jetés dans un centre de transit (centre de torture provisoire) en guise de représailles dans le but de semer la terreur au sein de la population- Cela n'empêche qu'une fois abbatus, l'armée coloniale française n'a pas trouvé mieux que de les cribler de balles au lieu- dit Guate el Oued et d'exposer les corps de ces vaillants chahids dans une camionnette puis monter une scéne atroce , celle de les attacher par les pieds et de laisser leurs têtes suspendues à l'arrière du véhicule, ce fut un spectacle macabre car même morts ils faisaient peur à la soldatesque française- Par ce procédé l'armée coloniale voulait semer la terreur au sein de la population- Certains vivants de l'ancienne géneration sont encore profondément touchés et bouleversés par cette scéne abominable, c'est un réel traumatisme de guerre que garde les familles ménaïlies ainsi que d'autres personnes ayant vécu les affres de la guerre…. L'armée française a véhiculé les corps de ces trois chahids à travers les ruelles de la ville de Bordj-Ménaïel afin que la population les observe et pour en faire un exemple.