Hier, le complexe sidérurgique El Hadjar était véritablement en ébullition. Plus de 5.212 salariés étaient en appel devant les membres du comité de préparation des prochaines élections syndicales. Chacun, à mainlevée, avait à décider de l'acceptation ou du rejet des candidats appelés à superviser ces mêmes élections comme ils avaient à veiller au respect du règlement intérieur en la matière pour valider ou rejeter un dossier conformément au règlement de l'UGTA. Ils avaient également pour prérogatives de débarrasser obligatoirement le complexe des éléments de l'ancien syndicat composé de «brebis galeuses» qui en avait fait une chasse gardée. Tout ceci a été dit et redit par les travailleurs réunis sous un soleil de plomb devant chaque atelier ou bloc administratif. Ils ont pu ainsi aborder les injustices commises par l'ancien conseil syndical. Ce dernier n'avait de syndicat que le nom. Il était conduit par Amouri Nourredine, syndicaliste non élu, autoproclamé SG du syndicat. parent du député Baha Eddine Tliba, tous deux n'hésitaient pas à interférer dans la gestion de cette entreprise publique économique. Les 29 membres de ce conseil étaient beaucoup plus des nervis que des syndicalistes. Toute opposition était systématiquement vouée à l'isolement et aux atteintes à ses droits. Il a fallu que le SG Amouri dépasse toutes les limites de ses prérogatives ponctuées par sa fameuse «mise en garde» adressée à la direction générale pour que le vase déborde. A partir de là, tout allait s'enclencher. Avec d'abord la réaction des 5.212 salariés qui ne voulaient plus entendre parler de conseil syndical et surtout de Amouri. Ensuite, la décision de ne plus permettre au député Tliba d'accéder au complexe. De dissoudre le conseil syndical. Et enfin, d'appeler à l'organisation d'élections syndicales d'où seront exclus les anciens syndicalistes. Tout ceci sera matérialisé avec la mobilisation générale décrétée par Kamel Fritah le SG de l'Union de wilaya UGTA de Annaba. La stabilité qui s'en suivra au niveau des installations, aura pour résultat l'atteinte des objectifs de production et de commercialisation. Situation qui a donné des ailes à Fritah qui, de par ses prérogatives, a lancé un appel aux travailleurs de Sider à l'effet de préparer les élections pour la constitution d'un conseil syndical. Il est dit que ce conseil fera de la place aux jeunes salariés, les seuls à même de donner une vision syndicale nouvelle et de rétablir le droit en respectant les statuts de l'UGTA et de ne jamais accepter le fait accompli. Par cette démarche, l'objectif du SG de l'Union de wilaya UGTA est de réaffirmer sa volonté de contribuer au rétablissement de la bonne gouvernance, à la restauration de la dignité bafouée des salariés et à la formation de syndicalistes pour relever leur niveau de conscience syndicale… «Il est indispensable de donner la parole aux travailleurs et de re-crédibiliser le syndicat, en un mot récupérer la dignité des vrais syndicalistes», a souligné le SG de l'UGTA Annaba. Il a également parlé d'un syndicat dont les activités seront basées sur l'honneur, la démocratie, la probité, la loyauté et la bonne gouvernance, loin des calomnies, des tromperies et de la propagande instaurées en mode de fonctionnement. Il faut dire que l'ambiance relevée hier lundi au complexe sidérurgique El Hadjar était réellement un des plus importants grands rendez-vous enregistrés depuis des années pour la sauvegarde de la dignité des travailleurs et de leur outil de travail. Ceux qui s'étaient déplacés en nombre important sur les 5 212 formant l'entreprise vers les différents ateliers pour répondre à l'appel de l'Union de wilaya UGTA, ne l'ont pas regretté. Ils étaient appelés à désigner deux représentants chapeautés par un représentant de l'Union locale UGTA pour superviser les élections des 15 unités devant remplacer les pléthoriques 29 précédentes sections. A. Bouacha