Les aficionados du Festival international de Dimajazz de Constantine se souviendront longtemps de la troisième soirée de l'édition 2018, tant le groupe BB blues et la chanteuse Samira Brahmia ont embrasé jeudi soir l'enceinte du Théâtre régional Mohamed -Tahar Fergani. Les BB blues et samira Brahmia se sont succédés sur la scène du Dimajazz pour offrir à l'assistance une performance de haute volée comme un pied de nez aux galères financières ayant obligé le Festival international de Jazz de Constantine à s'éclipser pendant deux ans. Premiers à enchanter le public, les BB Blues ont réussi leur pari de réitérer l'énorme prestation qui avait marqué leur premier passage sur le Vieux Rocher huit ans plus tôt. Le concert, a débuté avec l'immortel «The thrill is gone» du très regretté BB king, légende du Blues décédée en 2015, à l'age de 89 ans. Sur ce même élan, le groupe porté par des musiciens brillants de maitrise a enchaîné avec des classiques «Hoochie coochie» de Muddy Waters, «Pride and joy» de Stevie Ray Vaughan, «Let the good times roll» de BB King ou encore la très surprenante reprise «Human nature» de Michael Jackson créant une communion dansante avec un public en totale extase. Dans une ambiance dont seul le Dimajazz a le secret, Samira Brahmia a pris le relais devant une salle déjà surexcitée, étalant un univers musical à la fois universel et profondément maghrébin, dans une prestation époustouflante de talent, entamée avec «Hin tesfar el aachia», un classique du patrimoine andalou. Accompagnée de musiciens de classe internationale avec entre autres Khlif Misallaoua à la guitare et Youcef Boukela à guitare basse, la chanteuse a hypnotisé le public à base d'alliance des contraires et par la force de sa voix et la douceur de sa belle présence. Que ce soit avec «Wahran Wahran», «A gnaoui Allah idawi», «Maniche Menna», ou bien de balades ou en morceaux plus rythmés, différentes sonorités africaines et musique s'entremêlent pour proposer un voyage émotionnel. Artiste engagée, Samira Brahmia chante «Fabuleux destin» pour dénoncer le mariage forcé des jeunes filles mais n'hésite pas également à chanter la femme forte, chose qu'elle fera dans «Miriama» rendant hommage à la chanteuse sud-africaine Miryam Makeba, le tout devant un public debout complètement déchainé. La quinzième édition du Festival international du jazz, Dimajazz, se poursuivra jusqu'au 22 décembre avec au menu Garage Band, Lehmans Brothers et Boney Fields & The Bone's Project.