Les pays producteurs du pétrole (Opep) vont effectivement réduire leur production durant l'année 2019 comparativement à celle de l'année en cours. Ils avaient annoncé début décembre une baisse de leur production de 1,2 million de barils par jour à partir de janvier. Ces acteurs du pétrole devront se réunir encore en avril pour l'évaluation de la situation. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a réitéré avant-hier à partir du Koweit, lors de la 101ème session du Conseil ministériel de l'Organisation des pays arabes exportateurs du Pétrole (OPAEP) que l'Algérie tient à sa position par rapport à l'accord scellé pour la baisse de la production en faveur d'une augmentation du prix du baril. «La production de l'Opep sera nettement inférieure comparativement au niveau de production d'octobre 2018 vu que 21 des 24 pays de l'Opep vont réduire volontairement leur production à partir de janvier et que certains vont réduire bien plus à cause des déclins naturels ou intentionnellement comme déjà annoncé par l'Arabie saoudite». Pour débattre sur les conditions du marché et l'impact des réductions, les pays membres ont prévu une rencontre pour le mois d'avril prochain. «Nous allons nous revoir encore en avril pour évaluer les conditions du marché et examiner la possibilité d'agir en conséquence. Nous avons déjà démontré notre flexibilité et notre réactivité durant les 2 dernières années», a fait savoir le ministre. Il a également fait valoir que la mise en œuvre de l'accord Opep/non-Opep va contribuer à équilibrer le marché. La baisse devrait aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt. Dans ce sens, M. Guitouni se dit «confiant» suite au dernier accord Opep/non-Opep. Interrogé par la presse en marge de la 101ème session, le ministre a avancé que les effets du dernier accord Opep vont être positifs sur le marché: «Rappelez-vous qu'il a fallu un trimestre en 2017 pour avoir les effets escomptés des ajustements de fin 2016». «Ceci va aider les investissements et la croissance économique globale. Cela va surtout attirer les investissements dans la chaîne pétrolière de façon à pouvoir répondre à la demande à venir. Notre démarche est dans l'intérêt des consommateurs et des producteurs», a-t-il soutenu. Le ministre a, dans ce cadre, souligné que le niveau de conformité moyen des pays Opep aux ajustements de la déclaration de coopération était de 115%. Concernant l'Algérie, il a déclaré : «Nous nous sommes toujours conformés à notre engagement et nous continuerons à nous conformer au nouvel accord». Pour rappel, l'Opep s'est mise d'accord début décembre avec ses partenaires, dont la Russie, pour réduire la production d'environ 1,2 million de barils par jour (mbj) à partir de janvier. Lors de cette 101ème session du Conseil ministériel de l'OPAEP, les ministres ont examiné les conclusions et les recommandations des travaux des différentes commissions techniques, ainsi que l'évolution de la situation du marché pétrolier mondial. En marge de cette réunion, M. Guitouni et le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, se sont entretenus avec le ministre du Pétrole irakien, M. Thamir Ghadhban. Les parties ont abordé les opportunités d'investissements dans les deux pays notamment dans l'exploration des hydrocarbures et ont également discuté de la possibilité d'associer Sonatrach dans le développement de gisements de pétrole et de gaz en Irak en tenant compte de son expérience dans ce domaine et du besoin de l'Irak dans le domaine des hydrocarbures. Ils ont aussi abordé le développement des ressources humaines et les échanges entre les deux pays en matière de formation. Pour rappel, les pays membres de l'OPAEP sont l'Algérie, l'Arabie saoudite, le Koweït, la Libye, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Irak, la Syrie et l'Egypte. «La baisse était nécessaire pour stabiliser les prix», ont-ils résumé les ministres des pays producteurs de pétrole, notamment dans la perspective d'un ralentissement de la croissance mondiale.